ANOREXIE : Une signature cérébrale structurelle ?
Cette étude révolutionnaire montre des différences substantielles dans la structure du cerveau chez les personnes souffrant d'anorexie. L’étude de cette équipe internationale de neuroscientifiques, menée à la Keck School of Medicine de l’University of South California (USC) révèle ainsi des réductions significatives de la matière grise chez les personnes souffrant d'anorexie mentale. Ce nouveau marqueur, documenté dans la revue Biological Psychiatry, et détectable à l’imagerie, va permettre non seulement de confirmer le diagnostic mais aussi de suivre la réponse des patients aux interventions thérapeutiques.
Car l’étude des scanners cérébraux et précisément des déficits de matière grise révèlent des déficits moins forts chez les patients partiellement « guéris » vs ceux qui traversent une phase aiguë de l’anorexie. Ce faisant cette large analyse d’imageries cérébrales confirme aussi l'importance et les avantages des interventions précoces.
Les troubles de l'alimentation sont souvent considérés comme de simples choix de vie « qui ont mal tourné » ou se sont amplifiés sous l’effet de pressions sociétales. Ces idées fausses occultent le fait que les troubles de l'alimentation sont des troubles mentaux sévères, parfois mortels, mais qui peuvent être traitées efficacement grâce à des interventions précoces. Les taux de mortalité des patients atteints de troubles du comportement alimentaire (TCA) restent élevés par rapport à d'autres maladies mentales, en particulier pour les personnes atteintes d'anorexie mentale, une condition caractérisée par une restriction sévère de l'apport alimentaire et un poids corporel anormalement bas. Les personnes souffrant d'anorexie peuvent littéralement mourir de faim, avec des complications médicales graves et pouvant être mortelles.
La deuxième cause de décès chez les personnes souffrant d'anorexie est le suicide.
Cette analyse « révolutionnaire » menée par une équipe mondiale de chercheurs et dirigée au Mark and Mary Stevens Neuroimaging and Informatics Institute révèle des réductions notables de 3 mesures critiques du cerveau, chez ces patients souffrant d’anorexie :
- épaisseur corticale,
- volumes sous-corticaux
- et surface corticale.
Ces réductions sont entre 2 et 4 fois plus importantes que les anomalies de la taille et de la forme du cerveau des personnes atteintes d'autres maladies mentales. Par ailleurs, ces réductions sont particulièrement préoccupantes, car elles semblent impliquer la destruction de cellules cérébrales et/ou des connexions entre elles.
Le besoin urgent d'un traitement rapide : cette analyse d’imagerie révèle aussi l’urgence de traiter les personnes souffrant d'anorexie afin d’éviter les changements structurels à long terme du cerveau, qui pourraient entraîner divers problèmes médicaux supplémentaires. L'anorexie peut être traitée avec succès par une prise de poids saine et une thérapie cognitivo-comportementale.
Un traitement réussi peut avoir un impact positif sur la structure du cerveau.
En comparant près de 2.000 scintigraphies cérébrales de patients souffrant d'anorexie, les chercheurs constatent en effet que les personnes en convalescence en convalescence après une anorexie présentent des réductions de la structure cérébrale moins sévères, ce qui suggère qu'un traitement et un soutien précoces peuvent aider le cerveau à se réparer.
Aujourd’hui, grâce aux progrès de la neuroimagerie, les chercheurs comprennent mieux le lien entre les troubles mentaux graves et les anomalies cérébrales. En démontrant les effets de l'anorexie sur la structure cérébrale, cette équipe souligne et sensibilise à la gravité de la maladie, à la nécessité d’interventions, mais aussi et toujours à la recherche de traitements plus efficaces.
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