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ANTIBIORÉSISTANCE : L’or reste une valeur sûre

Actualité publiée il y a 1 année 7 mois 2 semaines
ECCMID 2023
Plusieurs composés à base d'or ou complexes aurifères présentent le potentiel de traiter les « superbactéries » multirésistantes (Visuel Fotolia 122430373)

Cette recherche présentée au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ECCMID) révèle plusieurs composés à base d'or ou complexes aurifères, ayant le potentiel de traiter les « superbactéries » multirésistantes. Précisément, 19 composés sont testés efficaces contre au moins une bactérie difficile à traiter et certains efficaces contre plusieurs souches résistantes, selon cette équipe espagnole qui confirme l’or comme un composant prometteur pour de nouveaux antibiotiques.

 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé la résistance aux antibiotiques comme l'une des plus grandes menaces pour la santé publique mondiale. Les infections résistantes font environ 700.000 victimes chaque année dans le monde et cette incidence pourrait dépasser les 10 millions d'ici 2050 si aucune mesure n'est prise. Cependant, le développement de nouveaux antibiotiques est au point mort et les quelques nouveaux antibiotiques qui sont développés sont principalement des dérivés de traitements existants.

L'or est connu pour ses propriétés antibactériennes

Des métalloantibiotiques, soit des antibiotiques avec un ion d'or constituent ainsi une nouvelle approche potentielle passionnante. L’équipe du Dr Sara M. Soto González, de l'Institut de santé mondiale de Barcelone étudie ici l'activité de 19 complexes d'or contre toute une gamme de bactéries multirésistantes isolées chez des patients. Les complexes étudiés appartenant tous à la même famille mais présentant des structures légèrement différentes.

 

De l’or contre 6 bactéries : les bactéries, toutes des souches multirésistantes, étaient les suivantes :

 

  1. Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM),
  2. Staphylococcus epidermidis (infections associées au cathéter),
  3. Pseudomonas aeruginosa (infections, dont la pneumonie),
  4. Stenotrophomonas maltophilia (pneumonie et autres infections),
  5. Acinetobacter baumannii (infections du sang et urinaires, pneumonie),
  6. Escherichia coli (infections du sang et urinaires, pneumonie).

 

4 de ces bactéries (S. aureus, P. aeruginosa, A. baumannii et E. coli) figurent sur la liste de l’OMS des « agents pathogènes prioritaires » antibiorésistants. On trouve par ailleurs de plus en plus de S. maltophilia multirésistant dans les poumons de patients atteints de mucoviscidose.

 

Ces tests révèlent que :

 

  • 84% des complexes à base d'or sont très efficaces contre le SARM et S. epidermis ;
  • 16 autres complexes se révèlent efficaces contre les autres bactéries, qui sont toutes à Gram négatif. (Les bactéries Gram négatives ont une plus grande résistance intrinsèque aux antibiotiques et le besoin de nouveaux traitements est particulièrement critique).
  • Les complexes d'or utilisent tout un spectre de techniques pour tuer les bactéries. Ils empêchent les enzymes de fonctionner, perturbent le fonctionnement de la membrane bactérienne et endommagent l'ADN. Fondamentalement, ce mécanisme multimodal permet d’empêcher le développement de la résistance aux antimicrobiens.

 

En résumé, ces premiers tests confirment les promesses de l’or contre ces espèces bactériennes multirésistantes, y compris contre SARM et A. baumannii multirésistant, 2 causes majeures d'infections nosocomiales.

 

Enfin, soulignent les chercheurs, les types de complexes aurifères étudiés sont relativement simples et peu coûteux à fabriquer. Ils peuvent également être facilement modifiés et offrent ainsi une grande marge de manœuvre pour le développement de médicaments.


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