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ANTIPSYCHOTIQUES : Une empreinte digitale suffit à surveiller le traitement

Actualité publiée il y a 1 année 2 semaines 4 jours
Frontiers in Chemistry
Contrôler le bon niveau de principe actif en cas de traitement antipsychotique (neuroleptique) est crucial chez ces patients vulnérables (Visuel Adobe Stock 367695694)

Contrôler le bon niveau de principe actif en cas de traitement antipsychotique (neuroleptique) est crucial chez ces patients vulnérables, pouvoir le faire de manière régulière, simple et non invasive constituerait un énorme avantage pour leur surveillance thérapeutique. Ces scientifiques de l’Université de Surrey viennent de développer un test qui analyse juste la transpiration d’un doigt pour détecter le niveau circulant de ces médicaments antipsychotiques. Ce test présenté dans la revue Frontiers in Chemistry, offre aux patients une option de surveillance moins invasive et plus confortable.

 

En d’autres termes, il serait possible de quantifier le niveau de médicament dans une empreinte digitale, précise l’un des auteurs principaux, Melanie Jane Bailey, professeur à l’Université : « Nous regardons également si les empreintes digitales peuvent être utilisées pour diagnostiquer d’autres maladies à partir de l’échantillon de métabolites recueilli ».

 

Il est difficile pour de nombreux patients psychotiques d’observer leur traitement, et ne pas prendre régulièrement le médicament est associé à un risque plus élevé de problèmes de santé. Ces médicaments sont également très puissants et peuvent entraîner des effets secondaires. C’est pourquoi, on recourt généralement à des analyses de sang régulières pour calibrer la posologie et confirmer que le patient prend bien la dose recommandée. Cependant, les analyses de sang sont invasives et constituent un désagrément pour le patient.

Un moyen non invasif de tester les niveaux de principe actif circulant

Ce nouveau mode diagnostique passe par l’analyse des métabolites d’une toute petite quantité de sueur présente dans une seule « empreinte digitale » des patients. C’est donc une alternative plus rapide, plus confortable et plus pratique aux prises de sang pour la surveillance des patients, conclut à son tour, un autre auteur, Katherine Longman de l'Université de Surrey.

« Cette approche non invasive pourrait être adaptée à d’autres régimes thérapeutiques »

L’étude : les scientifiques savaient déjà que certains médicaments pouvaient être détectés dans la sueur du bout du doigt, sans besoin de recours à des personnels spécialisés et avec un stockage et un transport plus faciles : car contrairement au sang, les échantillons de sueur peuvent être transportés à température ambiante. Pour vérifier si les antipsychotiques pouvaient également être détectés dans la sueur, les chercheurs ont mené cette étude auprès de 60 patients recevant de la clozapine, de la quétiapine ou de l'olanzapine, ainsi que 30 témoins ne prenant pas ces médicaments. 11 patients prenant de la clozapine ont donné des échantillons de sang afin que la corrélation entre les indicateurs de sueur des doigts et les indicateurs sanguins puisse être validée. Les patients ont renseigné leur posologie et la dose la plus récente prise du médicament. Enfin, les chercheurs ont collecté des échantillons avant et après le lavage des mains, les mains lavées permettant d’obtenir une meilleure image de la sueur du bout des doigts.

 

  • Les patients ont appuyé le bout de leurs doigts contre du papier poreux pendant 30 secondes.
  • Ces échantillons ont ensuite été collectés et analysés par spectrométrie de masse par chromatographie liquide.
  • Le test permet de détecter avec précision la présence d’antipsychotiques chez chaque patient sous traitement ;
  • le test semble plus efficace pour la clozapine, les niveaux de métabolites de la clozapine dans la sueur des doigts étant parfaitement en corrélation avec les niveaux trouvés dans le sang ;
  • le test, une fois optimisé, pourrait même quantifier les niveaux de clozapine dans la sueur d’un patient au lieu de simplement les détecter, précisent les chercheurs ;
  • la détection de la quétiapine s’avère également concluante, bien que testée sur un petit échantillon de patients ;
  • le signal pour l’olanzapine était un peu moins fort, mais permet tout de même de détecter 100 % des patients ayant pris le médicament, sur au moins une empreinte digitale fournie avant de se laver les mains ;
  • finalement, l’efficacité du test sur les empreintes digitales prélevées sur des mains non lavées suggère que le lavage des mains n’est pas nécessaire ou déterminant.

 

Les chercheurs travaillent actuellement à optimiser le test de manière à pouvoir quantifier le niveau d’autres médicaments via une empreinte digitale et à pouvoir diagnostiquer différentes maladies.


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