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PARKINSON : Un test cutané pour le diagnostic précoce !

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 1 semaine
Case Western
Ce test cutané pourrait révolutionner ce diagnostic actuellement réalisé par examen du liquide céphalorachidien.

C’est l’ambition de cette équipe de la Case Western soutenue dans ses recherches par le National Institutes of Health (NIH) : les chercheurs de Cleveland développent un test cutané de détection précoce de la maladie de Parkinson. Ce test cutané pourrait révolutionner ce diagnostic actuellement réalisé par examen du liquide céphalorachidien.

 

C’est le défi que s’est donné le Dr Wenquan Zou, expert en maladies neurologiques dégénératives, avec ses collaborateurs de l'Université Case Western Reserve, de l'Institut Van Andel à Grand Rapids (Michigan) et du Banner Sun Health Institute (Arizona). Les National Institutes of Health soutiennent ces recherches avec une subvention de 3,6 millions de dollars sur 5 ans. L’approche répond à un besoin considérable, en regard de la prévalence croissante de la maladie et de la sévérité des changements physiques associés, dont les tremblements, la difficulté à marcher et les problèmes d'élocution. Il est en effet essentiel de pouvoir détecter la maladie le plus tôt possible pour réduire sa progression et ses symptômes : les protéines α-Syn commencent à s'accumuler 10 à 20 ans avant l'apparition des symptômes, un test cutané pourrait permettre d’identifier les patients touchés bien avant l'apparition des premiers symptômes.

Des tests cutanés pour diagnostiquer tout un spectre de maladies neurologiques

De précédentes recherches avaient utilisé des anticorps marqués avec des composés colorés ou fluorescents pour visualiser les protéines alpha-synucléine (α-Syn) « mal repliées » dans la peau au microscope. Mais la précision de ces méthodes variait d'un laboratoire à l'autre et n'était pas positive chez toutes les personnes atteintes de la maladie. La nouvelle méthodologie utilise une nouvelle technologie hautement sensible pour détecter la présence d’α-Syn dans la peau.

 

Le test cutané offre de nombreux avantages par rapport aux outils de diagnostic existants :

  • il est bien moins invasif que l’analyse du liquide céphalo-rachidien (LCR) qui nécessite l’insertion d'une aiguille dans la colonne vertébrale. La biopsie de peau est réalisée bien plus simplement, à l'aide d'un petit punch creux inséré à moins d'un pouce dans la peau du cou ou des jambes ;
  • il apparait plus précis -a priori- que d’autres modes diagnostiques comme l'imagerie cérébrale et certains tests sanguins qui ne sont pas totalement précis ni sensibles.

 

 

2 tests cutanés sont en cours de validation : des recherches préliminaires de la même équipe avaient montré qu’un test ultrasensible appelé « la conversion provoquée par tremblement en temps réel (RT-QulC : real-time quaking-induced conversion) permet de détecter des formes mal repliées de l'α-Syn dans une peau autopsiée. Les chercheurs ont validé la technique sur des échantillons de tissus de patients atteints de la maladie de Parkinson. Les échantillons ont ensuite subi un autre test, d'amplification cyclique de protéine mal repliée (PMCA : protein misfolding cyclic amplification), qui confirme que l’α-Syn cutanée est détectable par PMCA chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, mais pas chez des témoins exempts de la maladie. Les recherches à venir vont donc confirmer ces conclusions sur un nombre beaucoup plus important de patients.

 

« RT-QuIC » et « PMCA » apparaissent d’ores et déjà des plates-formes extrêmement sensibles et robustes pour détecter l’α-Syn cutanée comme biomarqueur de la maladie de Parkinson, mais sans doute aussi d’autres maladies neurologiques. On pense notamment à la maladie d’Alzheimer et à ses protéines β-amyloïde et tau anormales et mal repliées dans le cerveau.

De plus, ce nouveau mode de détection de la présence, des niveaux et de la dispersion des protéines α-Syn mal repliées dans des échantillons plus accessibles tels que la peau pourrait également être utilisée pour surveiller la progression de la maladie et évaluer l'efficacité de nouveaux traitements, rappellent les chercheurs.

 

 

« Nous espérons que nos découvertes ouvriront la voie à la détection rapide, précise et sans douleur d'une série de maladies neurodégénératives dévastatrices dont la prévalence ne va cesser de croître avec le vieillissement des populations ».


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