ARTHROSE du GENOU ou pourquoi les femmes doivent rester musclées
Le risque de développer une arthrose du genou au cours de sa vie, suffisamment grave pour entraîner des symptômes est de 45 %. Or une force musculaire insuffisante de la cuisse peut augmenter le risque d'arthrose du genou, mais chez les femmes particulièrement, révèle cette étude autrichienne, présentée dans la revue Arthritis Care and Research. Une relation muscle/arthrose confortée par l'indice de masse corporelle (IMC), un facteur reconnu de risque d'arthrose du genou.
En raison du vieillissement de la population, de l'augmentation de l'espérance de vie et de l'épidémie d'obésité, la prévalence croissante de l'arthrose risque de peser toujours plus lourd sur la Santé publique. Car l'arthrite et l'arthrose, entraînent faiblesse et handicap, interfèrent avec la productivité du travail, et se traduisent fréquemment par un remplacement articulaire. L'arthrose, objet de l'étude, est une affection particulièrement douloureuse qui altère les articulations et affecte principalement les mains, les genoux et les hanches. En France, l'arthrose est reconnue comme l'affection rhumatismale la plus fréquente et concernerait environ 9 à 10 millions de personnes dont 4,6 millions présentent une arthrose symptomatique. Les coûts directs de l'arthrose représenteraient en France près de 2 milliards d'euros liés à la prise en charge hospitalière, les consultations et les prescriptions médicamenteuses. Le risque de développer une arthrose du genou au cours de sa vie atteint 57 % chez les personnes s'étant blessées au genou dans le passé. Enfin, 80% des patients souffrant d'arthrose ont une certaine limitation dans le mouvement, avec 11% des adultes atteints d'arthrose du genou ayant besoin de soins personnels (kinésithérapie par exemple). Les chercheurs de l'University Salzburg & Nuremberg (Autriche) ont mené cette étude auprès de 161 participants atteints d'arthrose à 62% des femmes vs 186 contrôles exempts d'arthrose. Le muscle de la cuisse a été examiné par IRM, la force évaluée et ces données ont été rapprochées du risque d'épisode d'arthrose (incident radiographic knee osteoarthritis ou RKOA), avec et sans ajustement pour l'IMC. L'analyse constate qu'il peut y avoir plus de tissu contractile et de force musculaire chez les hommes avec IMC élevé, alors que chez les femmes à IMC élevé, le tissu adipeux « prend le dessus » sur le muscle. Ainsi, selon leurs conclusions, la relation entre la force musculaire et l'IMC contribue à expliquer pourquoi les femmes ayant des déficits musculaires, notamment au niveau de la cuisse, ont généralement un pronostic plus négatif que les hommes présentant les mêmes déficits.
Bref les résultats soulignent l'importance d'entretenir la force musculaire de la cuisse pour réduire le risque d'arthrose du genou et particulièrement chez les femmes. Les différentes relations observées ici entre la faiblesse musculaire, la taille du muscle, l'IMC et le développement de l'arthrose du genou chez les hommes et les femmes suggèrent que le mécanisme par lequel IMC augmente le risque d'arthrose du genou est spécifique à chaque sexe et nécessite donc des approches thérapeutiques distinctes.
8 February 2017 DOI: 10.1002/acr.23182 Thigh muscle specific strength and the risk of incident knee osteoarthritis: The influence of sex and greater body mass index
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