ASTHME : L’épigénétique amplifie la prédisposition génétique
L’asthme a déjà été documenté comme une maladie auto-immune, cette étude internationale confirme cette hypothèse en démontrant l’importance de marques épigénétiques, présentes dans les cellules immunitaires et qui agissent comme de véritables amplificateurs de gènes de prédisposition. Ces travaux, présentés dans la revue Nature Genetics révèlent également un lien génétique entre l'asthme, les maladies auto-immunes mais aussi certaines maladies à composante inflammatoire, confirmant ainsi l’hypothèse de la pléiotropie dans les maladies multifactorielles et complexes.
L'asthme est une maladie inflammatoire chronique qui touche plus de 300 millions de personnes dans le monde, dont 10 à 20% sont des enfants. En révélant ces marqueurs épigénétiques, ces travaux confirment à la fois l’influence d’une prédisposition génétique mais aussi les effets d’une exposition à des facteurs environnementaux et de mode de vie sur l’incidence croissante de la maladie.
Les chercheurs de l'Inserm, de l'Université Paris Diderot (France), de l'Université de Chicago (US), du National Heart and Lung Institute (UK) ont travaillé, dans le cadre du programme du National Asthma Genetics Consortium (TAGC) sur des millions de données de variants génétiques (polymorphismes génétiques) de plus de 142.000 sujets asthmatiques et non asthmatiques d'ascendance européenne, africaine, latino-américaine et japonaise.
Les infections virales font aussi le risque d’asthme : cette étude d'association pangénomique leur permet d'identifier 878 variants génétiques appartenant à 18 locus associés au risque d'asthme. L’analyse de ces résultats montre que :
- les variants génétiques associés à l'asthme sont situés à proximité de marqueurs épigénétiques dans les cellules immunitaires, suggérant une implication de ces variants dans la régulation des mécanismes immunitaires ;
- plusieurs gènes de prédisposition de l’asthme déjà documentés semblent intervenir dans la réponse immunitaire aux virus, ce qui suggère l'importance des infections virales dans le risque de développement de l’asthme ;
- les variants génétiques associés à l'asthme sont également impliqués dans les maladies auto-immunes et autres maladies à composante inflammatoire telles que les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies neuropsychiatriques, ce qui renforce l'importance de la pléiotropie (un seul gène peut induire plusieurs maladies) dans les maladies multifactorielles.
L’asthme apparaît plus que jamais comme une maladie complexe, déterminée par des facteurs génétiques et épigénétiques liés aux expositions environnementales. Cette étude génétique à grande échelle qui permet une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires et physiopathologiques sous-jacents et pour certains communs à d’autres pathologies, est un pas vers le développement de nouvelles thérapies.
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