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AUTISME : Des altérations du cerveau social dès les débuts de la vie

Actualité publiée il y a 6 années 8 mois 1 semaine
Unige- eLife
Des interventions thérapeutiques précoces  pourrait permettre de « recâbler » ce cerveau social

Des scientifiques de l'Université de Genève (UNIGE) expliquent les différences de réponse des bébés atteints d'autisme aux signaux sociaux et décryptent chez ces jeunes enfants des modifications de la connectivité entre des zones clés du cerveau social. Ces travaux présentés dans la revue eLife confirment que des interventions thérapeutiques précoces ciblant l'amélioration de la capacité de réponse aux stimuli sociaux dès le début de la vie, pourraient permettre de « recâbler » ce réseau cérébral et de restaurer ainsi le développement du cerveau social.

 

Les bébés présentant un TSA sont moins attirés par les stimuli sociaux : dès leurs premières semaines de vie, les nourrissons sont particulièrement attirés par les stimuli dits « sociaux » (comme les voix, les visages et les gestes de leur entourage), écrivent les auteurs dans leur communiqué. Cependant c’est moins le cas chez les bébés qui développent par la suite un trouble du spectre autistique (TSA). Cette équipe de l’UNIGE apporte ici la preuve directe que le développement du cerveau social est entravé par cette moindre réceptivité aux stimuli sociaux : « Les bébés présentant un TSA sont moins attirés par les stimuli « sociaux », explique Holger Sperdin, collaborateur scientifique à la Faculté de médecine de l'UNIGE et auteur principal de l'étude.

 

Des modifications de connectivité et de développement du cerveau social : l'équipe étudie par électroencéphalographie (EEG) l'activité cérébrale des enfants et par « l'eye-tracking » suit leur attention lors du visionnage des vidéos montrant des interactions sociales humaines. Les chercheurs constatent à la fois une exploration différente des vidéos chez les jeunes enfants atteints de TSA (visuel de droite), des altérations importantes de la connectivité dans des zones du cerveau social ainsi qu’une plus forte activité dans deux fréquences d'ondes cérébrales spécifiques (alpha et thêta). Ainsi, ces différences de réponse aux stimuli sociaux s’accompagnent de modifications de connectivité et de développement des zones cérébrales impliquées dans le cerveau social.

 

Cette étude apporte ainsi la preuve, par imagerie, de l’intérêt d’un traitement précoce, via un diagnostic précoce des TSA. Agir sur les connexions du cerveau social dès le plus jeune âge par des interventions thérapeutiques ciblant les aptitudes sociales pourrait en effet améliorer ou restaurer le développement du cerveau social.


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