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DÉPRESSION : Un nouveau type moléculaire de comportements dépressifs ?

Actualité publiée il y a 6 années 4 mois 1 semaine
Neuroscience
La dépression est un trouble mental qui touche plus de 300 millions de personnes dans le monde.

La dépression est un trouble mental qui touche plus de 300 millions de personnes dans le monde. Alors que les traitements existent, beaucoup d'entre eux sont basés sur une hypothèse de développement de la dépression. Cette étude menée par l'Université d'Hiroshima publiée dans la revue Neuroscience met en lumière le rôle clé d’une protéine spécifique, RGS8, dans le développement de comportements dépressifs d’un autre type. L’identification de cette protéine liée à la dépression apparaît ici comme une cible prometteuse de nouveaux traitements.

 

De nombreux scientifiques soutiennent l'hypothèse de la monoamine, c’est-à-dire que chez les personnes déprimées, la concentration en monoamines et notamment en sérotonine et en norépinéphrine dans le cerveau semble plus faible que la moyenne et que ce déséquilibre pourrait être à l'origine de la pathologie. Ainsi 90% des antidépresseurs sont basés sur cette hypothèse et visent à redresser les niveaux de ces deux monoamines. Cependant, pour certains de ces patients, cela pourrait ne pas être la solution. Ainsi, 30 des patients ne répondent pas aux antidépresseurs, relèvent les auteurs. « De toute évidence, nous avons besoin d'un nouveau médicament ! Et nous avons besoin d'une autre explication de ce qui pourrait causer la dépression », explique Yumiko Saito et Yuki Kobayashi, neuroscientifiques à l'Université de Hong Kong.

 

Des niveaux réduits de RGS8 induisent un comportement dépressif accru : cette étude s'appuie sur de précédentes recherches au cours desquelles l’équipe avait découvert que la protéine RGS8 contrôle un récepteur hormonal appelé MCHR1. Par ailleurs, les zones du cerveau impliquées dans la régulation de l'humeur montrent des signes d'expression élevée de RGS8. La MCHR1, lorsqu'elle est active, aide à réguler les réponses au sommeil, à l'alimentation et à l'humeur. Ici, les chercheurs montrent que des niveaux réduits de RGS8 induisent un comportement dépressif accru. Ils en apportent la preuve sur la souris au niveau comportemental et au niveau immunohistologique :

 

Plus de RGS8, c’est plus de vitalité !

  • les souris soumises à un test de natation -permettant d’évaluer les comportements dépressifs chez les animaux- avec « plus de » RGS8 dans leur système nerveux enregistrent des temps d'immobilité plus courts que celles avec des niveaux normaux de RGS8 ;
  • lorsqu'on leur donne un antidépresseur qui agit sur les monoamines, les souris RGS8+ ont des temps d'immobilité encore plus courts ;
  • cependant, lorsque les souris ont reçu un médicament qui empêche MCHR1 de travailler, le temps d'immobilité n’est pas modifié.
  • Bref, ces souris présentent un nouveau type de dépression car les monoamines ne semblent pas impliquées dans ce comportement dépressif.

 

 

A l’examen des cerveaux des souris, les chercheurs montrent que les souris RGS8+ présentent non seulement un comportement moins dépressif que celles non boostées au RGS8. RGS8 est donc considéré comme un candidat prometteur pour le développement de nouveaux antidépresseurs.


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