AUTISME : La conséquence possible d’une grossesse difficile ?

Cette étude, menée par des pédiatres de la NYU Langone Health, à la recherche de preuves d’une corrélation entre les complications de grossesse et le développement d’un trouble du spectre autistique (TSA) chez l’enfant, eh bien n’en trouve aucune. Alors que de précédentes recherches ont suggéré ce lien, cette nouvelle analyse, proposée dans la revue Nature Medicine, démontre que pratiquement toutes ces « associations » peuvent en fait s'expliquer par d’autres facteurs, dont la génétique, l'exposition à la pollution et un accès insuffisant aux soins de santé.
En particulier, l’identification de complications chez les fœtus qui développent ensuite le trouble, suggèrent que ces symptômes sont des signes précoces et non la cause de l'autisme ou trouble du spectre autistique (TSA). L’auteur principal, le Dr Magdalena Janecka, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, confirme « l’absence de preuve convaincante de relation causale entre les diagnostics posés chez la mère et le développement de l’autisme chez son enfant ».
Pas de corrélation entre les complications de grossesse et le TSA
L’étude analyse les antécédents médicaux de plus de 1,1 million de grossesses de 600.000 mères consignés dans un registre national du Danemark. Pour chaque dossier, l’étude a vérifié le lien entre plus de 1.700 diagnostics distincts, en particulier chez les 236 mères ayant eu un enfant diagnostiqué autiste. Ces diagnostics concernaient 0,1 % des grossesses.
- Aucune association n’est retrouvée entre le TSA chez l’enfant et les diagnostics, symptômes ou complications de grossesse, consignés chez la mère.
- afin de valider cette absence de corrélation, l’équipe a inclus dans l’analyse, les frères et sœurs d’enfants autistes ;
- cette nouvelle analyse a permis de distinguer les cas attribuables à des facteurs familiaux, comme la génétique et à des facteurs environnementaux, comme la pollution.
La génétique est en effet un facteur de confusion familial important pour l’autisme, concluent les chercheurs. Certains gènes qui augmentent le risque de dépression sont également plus étroitement liés à l’autisme. Si une femme souffre d’une crise de dépression pendant sa grossesse et que son enfant est autiste, il est plus probable que la mère et l’enfant partagent les gènes responsables des 2 maladies, plutôt que les effets chimiques de la dépression aient affecté le fœtus d’une manière ou d’une autre et provoqué l’autisme.
Après avoir pris en compte les facteurs familiaux, le seul diagnostic maternel qui reste fortement associé statistiquement à l’autisme est constitué par les complications de la grossesse directement liées ou « causées » par le fœtus. Mais ici, les chercheurs expliquent que « ces diagnostics fœtaux ne sont probablement pas la cause de l’autisme, mais en sont plutôt les premiers signes ».
« De nombreuses mères d’enfants autistes se sentent coupables,
car elles pensent qu’elles ont fait quelque chose de mal pendant la grossesse. Il est essentiel d’expliquer à ces mères que leur comportement durant leur grossesse n’est pas en cause, et de mieux soutenir ces mères, leurs enfants autistes et leurs familles ».
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