AXE INTESTIN-CERVEAU : MICI et Parkinson, quels liens entre ces 2 maladies ?
Cette recherche menée par des biologistes de la Mount Sinai School of Medicine (New York) confirme un lien génétique entre la maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) et la maladie de Parkinson. Ces travaux, publiés dans la revue Genome Medicine, ouvrent de nouvelles pistes thérapeutiques combinées.
De précédentes recherches l’avaient déjà suggéré, traiter la MICI peut contribuer à réduire les symptômes de la maladie de Parkinson. Cette étude le confirme et l’explique, en identifiant les mécanismes génomiques sous-jacents communs à la maladie inflammatoire de l'intestin et à la maladie de Parkinson. La découverte de liens génétiques entre les MICI et la maladie de Parkinson non seulement apporte à la preuve de l’axe intestin-cerveau, mais engage à cibler simultanément ces 2 troubles complexes.
Des variantes expliquent la comorbidité fréquente MICI-Parkinson
L’étude analyse, à l’aide de techniques d'analyse génomique avancées permettant d’étudier ce « chevauchement » génétique entre les MICI et Parkinson, les données de la Mount Sinai BioMe BioBank, de la UK Biobank et d'une cohorte de 67 patients diagnostiqués à la fois avec une MICI et une maladie de Parkinson. Cet ensemble de données combiné a permis aux chercheurs d’explorer des variantes génétiques rares à fort impact et d’identifier de nouveaux gènes et voies biologiques qui contribuent à la comorbidité MICI-Parkinson. Ces analyses révèlent notamment que :
-
des mutations d’un gène spécifique, LRRK2, constituent une caractéristique commune aux 2 affections ;
- d’autres gènes sont également suspectés pour leur rôle chez les patients souffrant des 2 conditions ;
- plusieurs voies liées à l’immunité, à l’inflammation et à l’autophagie, un système de recyclage cellulaire du corps, apparaissent impliquées dans les 2 conditions.
L’auteur principal, le Dr Meltem Ece Kars, chercheur au Charles Bronfman Institute résume ces découvertes : « Nous montrons que les MICI et la maladie de Parkinson sont causées par certains facteurs génétiques communs, notamment ces variantes de LRRK2 et d'autres gènes jusqu'alors inconnus pour ces 2 comorbidités. Cette découverte pourrait changer radicalement la prise en charge des 2 maladies, en privilégiant des thérapies qui les ciblent simultanément ».
Ces connaissances ont des implications possibles dans plusieurs domaines de la médecine, en démontrant, notamment, que la compréhension des facteurs génétiques peut conduire à des thérapies mieux ciblées. L'étude souligne à nouveau l'importance de la recherche génétique dans le développement d'approches de médecine personnalisée qui pourraient améliorer le traitement de ces 2 maladies, mais pas seulement.
En effet, ces travaux constituent une première étape vers l’étude de maladies qui peuvent sembler sans rapport mais qui partagent des voies génétiques communes.
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