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BISPHÉNOL A : Exposition prénatale et troubles de la fonction cardiaque

Actualité publiée il y a 6 années 5 mois 3 semaines
Scientific Reports
Le cœur immature ou en développement peut répondre au BPA par des troubles ou dysfonctionnements cardiaques, dont des rythmes plus lents ou irréguliers par exemple

De précédentes études épidémiologiques et expérimentales ont montré que l'exposition au BPA chez les adultes est corrélée au risque d’événements cardiovasculaires indésirables, allant de l’arythmie et de la fibrillation à l’angine de poitrine, la douleur thoracique, la coronaropathie, le rétrécissement ou la rigidité artérielle (athérosclérose).  Cette étude menée sur des cellules cardiaques de rat néonatal, constate que le cœur immature ou en développement peut répondre au BPA de manière similaire c’est-à-dire par des troubles ou dysfonctionnements cardiaques, dont des rythmes plus lents ou irréguliers par exemple. Ces données, présentées dans les Scientific Reports soulèvent également pour les auteurs, la question de l’usage de dispositifs médicaux en plastique dont les expositions en milieu hospitalier pourraient bien entraîner aussi des effets indésirables sur la fonction cardiaque …

 

Le bisphénol A (BPA) est bien documenté comme associé à des effets néfastes sur la santé humaine, c’est un perturbateur endocrinien bien associé à plusieurs troubles dans les modèles cellulaires et animaux, pourtant l'exposition à ce composé reste quasi-omniprésente. Le BPA est toujours l'un des produits chimiques les plus largement produit dans le monde et reste utilisé dans la fabrication de polycarbonates et d'autres produits de consommation en plastique, de papiers thermorésistants, d’amalgames dentaires et de contenants de nourriture et de boissons. Si en France, le BPA est interdit depuis 2013 dans les biberons, et depuis 2015 dans les contenants alimentaires et les tickets de caisse, en Europe, la position de l’EFSA est moins tranchée : en effet, en 2015, l’Agence européenne a fixé une nouvelle dose journalière tolérable (DJT) de 4 µg/kg de poids corporel et /jour, mais, dans le même temps a conclus à l’absence de risque pour la santé des consommateurs de tous les groupes d'âge, y compris des groupes plus vulnérables dont les enfants. Pourtant des études ont déjà montré que le BPA peut être trouvé au-dessus de la limite de détection dans les urines. Plusieurs études épidémiologiques ont également établi un lien entre l’exposition et le risque de nombreuses maladies (diabète de type 2, obésité et anomalies des niveaux des hormones sexuelles, troubles de la reproduction)…et problèmes cardiovasculaires. Cette étude pose la question du risque associé aux dispositifs médicaux en plastique.

 

Les chercheurs de l'Université George Washington explorent l'impact des perturbateurs endocriniens, en particulier le BPA, sur les adultes et leur fonction cardiovasculaire et rénale. Nous savons qu'une fois que ce produit chimique entre dans le corps, il peut être bioactif et donc influencer le fonctionnement des cellules cardiaques. Leur nouvelle étude s'intéresse à l'impact que l'exposition au BPA peut avoir sur les cellules cardiaques en développement : l’étude est menée sur des cellules cardiaques de rat néonatal. Le chercheurs constatent que :

 

  • le cœur immature ou en développement peut répondre au BPA par des troubles ou dysfonctionnements cardiaques, dont des rythmes plus lents ou irréguliers par exemple ou encore par une instabilité des niveaux de calcium. Ils notent que d'autres recherches restent nécessaires pour déterminer l'impact prolongé de l'exposition au BPA sur le cœur en développement. Cependant, leurs résultats documentent déjà le risque élevé d'exposition à court terme au BPA, pendant une période de 15 minutes, dans des unités de soins intensifs pédiatriques. Les auteurs soulignent l'importance d'inciter le développement, la fabrication et l'adoption clinique de biomatériaux alternatifs pour améliorer les résultats de la sécurité des patients, sur la base de ces données préliminaires.

 

 

Reste « le risque par inadvertance » lié aux dispositifs médicaux en plastique, soulignent les chercheurs : « Nous étudions actuellement si ces expositions en milieu hospitalier peuvent avoir des effets néfastes sur la fonction cardiaque et s’il existe des moyens d'atténuer ce risque d’exposition chimique. Nous espérons que cette recherche préliminaire incitera au développement de produits alternatifs ».


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