BRÛLURES sévères : Une survie multipliée par 5 grâce à de meilleurs protocoles de soin
Les spécialistes du soin des brûlures signalent une augmentation spectaculaire de la survie aux brûlures au cours de ces 30 dernières années. Ainsi, depuis 30 ans, chaque année, le risque de mortalité se réduit d'environ 2% dans tous les groupes d'âge et quels que soient la taille et le type de brûlure. Cet état des lieux positif, présenté dans le Journal of American College of Surgeons, ne doit pas faire oublier que les brûlures sont l'une des principales causes de blessures involontaires et de décès. C’est d'ailleurs le thème de la Burn Awareness Week qi se déroule en mars, aux Etats-Unis.
Les brûlures de très grande taille qui couvrent 50% ou plus de la surface du corps entraînent toujours un risque élevé d'infection et de décès. La taille des brûlures, de l’âge, le sexe féminin et les dommages aux poumons dus à l'inhalation de fumée sont les facteurs majeurs associés à ce risque plus élevé de décès. Avant les progrès intervenus majoritairement ces 30 dernières années, les victimes de brûlures sévères avaient un risque de décès extrêmement élevé. De grands progrès dans les soins des brûlures au cours de ces dernières décennies ont permis d’augmenter considérablement les chances de survie : « La mortalité a été divisée par 3 à 5 depuis les années 80, en particulier en raison des progrès considérables réalisés entre 1980 et 1989 » explique le Dr David N. Herndon, directeur du service des Grands Brûlés à la branche médicale de l'université du Texas. Son étude montrant l'effet cumulé de ces progrès sur la survie des brûlés.
Ce rapport sur les progrès dans les traitements des brûlures et la réduction du risque de décès est issu de l’analyse des dossiers de 10.384 patients adultes et enfants atteints de brûlures et hospitalisés sur la période 1989-2017. Au cours de cette période, des protocoles différents, liés ces progrès ont été utilisés pour guider les soins de ces patients brûlés. Les chercheurs ont pris en compte les facteurs associés à la mortalité tels que l'âge, le sexe, la taille de la brûlure, les lésions par inhalation de la fumée. L’analyse constate que :
- sur 10.384 admissions pour brûlures, 355 victimes sont décédées ;
- sur ces 30 dernières années, le risque de mortalité s’avère réduit d'environ 2% par an dans tous les groupes d'âge et quelle que soit la taille et le type de brûlure ;
- les prédicteurs les plus puissants de la mortalité restent le pourcentage de surface corporelle brûlé, l'âge et la présence de lésions par inhalation ;
- le risque de décès augmente toujours avec l'âge, la taille des brûlures et la présence de lésions par inhalation.
- Les réductions les plus spectaculaires de la mortalité sont relevées chez les patients agés de moins de 40 ans : un patient de moins de 40 ans qui a subi une brûlure corporelle de 95% bénéficie aujourd’hui d’un taux de survie de 50%, alors que dans le passé, il n’avait quasiment aucune chance de survie.
La réduction continue de la mortalité au fil du temps est le résultat de progrès dans les soins, y compris dans,
- les protocoles de gestion des lésions par inhalation,
- la nutrition pour combattre l'infection et aider à la cicatrisation,
- l’excision de brûlure précoce et les greffes de peau ou de substituts cutanés (visuel) rapidement après la brûlure.
- les améliorations dans le transfert des patients gravement brûlés vers les services et les centres spécialisés dans les Grands Brûlés.
Des données, espèrent les auteurs, qui inspireront le développement d'autres unités de soin des brûlures mais aussi de nouveaux protocoles encore plus efficaces que ceux qui ont déjà permis cette amélioration de survie ainsi que de nouvelles stratégies de traitement permettant d’améliorer la qualité de vie des patients.
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