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CANCER COLORECTAL : Associé à certaines bactéries ?

Actualité publiée il y a 14 heures 16 min 23 sec
The Lancet Microbe
Une nouvelle cible possible pour un vaccin contre le cancer du côlon ? (Visuel Adobe Stock 55246874)

Une nouvelle cible possible pour un vaccin contre le cancer du côlon ?  Cette équipe du Wellcome Trust Sanger Institute vient, en effet de découvrir des taux d’incidence plus élevés de certains cancers dans des régions plus exposées à 2 souches bactériennes particulières, 2 souches spécifiques de la bactérie E. coli. Cibler ces bactéries via des traitements ou des vaccins pourrait bien contribuer à réduire le risque de cancer colorectal, mais également celui des cancers de la vessie et de la prostate.

 

La bactérie E. coli est couramment présente dans l’intestin humain. La plupart des souches d’E. coli sont inoffensives. Cependant, si certaines souches bactériennes pénètrent dans la circulation sanguine en raison d’un système immunitaire affaibli, elle peut provoquer des infections, allant de légères à mortelles.

 

Les chercheurs britanniques, avec des collègues de l'Université d'Helsinki analysent ici les différences d'incidence du cancer pour les cancers colorectaux, de la vessie et de la prostate, et les rapprochent des données mondiales sur les souches d'Escherichia coli (E. coli). Plus précisément, les données de 2 souches dominantes d'E. coli qui produisent une substance qui a été précédemment identifiée comme un facteur de risque de cancer colorectal.

 

L’étude utilise un système de surveillance génomique pour suivre les différentes souches d’E. coli dans différents pays du monde, dont le Royaume-Uni, la Norvège, le Pakistan et le Bangladesh. Cela a permis à l’équipe d’identifier les facteurs qui provoquent la propagation de certaines souches et de mettre en évidence de nouvelles façons possibles d’arrêter les souches qui causent ces maladies. L’analyse confirme en effet que 2 souches d'E. coli sont plus courantes et retrouvées à niveaux élevés dans les pays industrialisés -où elles provoquent des taux élevés d'infections des voies urinaires et d'infections sanguines- pourraient contribuer à ces incidences elles-aussi plus élevées de cancer colorectal.

  • le taux plus élevé de certains cancers dans ces pays fortement exposés apparaît lié, au moins en partie, à ces 2 souches d'E. coli ;

  • ces 2 souches produisent une substance connue sous le nom de colibactine ; cette substance produite par certaines bactéries, provoque des ruptures d’ADN dans les cellules humaines. Des études ont apporté des preuves de dommages causés par la colibactine dans des échantillons de tumeurs provenant de patients atteints d’un cancer colorectal ;
  • cette capacité de produire de la colibactine est une caractéristique rare de certaines souches d'E.coli et se trouve principalement dans les 2 souches en question- dont on estime qu'elles sont vieilles d'au moins 300 ans ;
  • ces souches d'E.coli sont également les principales causes d'infections urinaires et d'infections sanguines dans les pays industrialisés ;
  • en comparaison, dans les pays à plus faibles ressources, comme le Bangladesh et le Pakistan, les 2 souches productrices de colibactine sont beaucoup plus rares et les incidences de cancers de l’intestin, de la vessie et de la prostate sont également plus faibles ;
  • en conclusion, les interventions ciblant ces 2 souches, comme un vaccin ou un probiotique notamment, pourraient empêcher ces souches bactériennes de circuler et, par conséquent, réduire le risque de ce cancer, mais pas seulement. Une telle intervention permettrait également de réduire la charge des infections urinaires et sanguines, et l'utilisation d'antibiotiques.

 

De nouvelles cibles en puissance : des recherches plus poussées restent nécessaires, notamment un échantillonnage de tumeurs à grande échelle, pour clarifier le rôle de la colibactine dans le cancer. Cependant, ces données suggèrent que les interventions se concentrant sur l'éradication de ces 2 souches, pourraient être extrêmement efficaces.

 

Le développement de probiotiques thérapeutiques est également en cours.


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