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CANCER de la PROSTATE : L’imagerie avancée qui débusque les métastases cachées

Actualité publiée il y a 14 heures 10 min 9 sec
JAMA Network Open
Cette nouvelle technique d’imagerie avancée pourrait révolutionner le diagnostic et la prise en charge du cancer de la prostate en identifiant des métastases cachées (Visuel Adobe Stock 640101332)

Cette nouvelle technique d’imagerie avancée pourrait révolutionner le diagnostic et la prise en charge du cancer de la prostate en identifiant des métastases cachées. Une avancée diagnostique précieuse pour ce cancer à la fois fréquent et à l’évolution extrêmement variable selon les patients. Ces travaux, menés à l’University of California - Los Angeles Health Sciences (UCLA) et publiés dans le JAMA Network Open, suggèrent ainsi que de nombreux cas de cancer de la prostate hormono-sensible à haut risque pourraient être plus avancés qu'on ne le pensait.

 

La recherche révèle que près de la moitié des patients atteints d'un cancer de la prostate à haut risque, précédemment classé comme non métastatique par l'imagerie conventionnelle, présentent en fait une maladie métastatique lorsqu'ils sont évalués par la technique d’imagerie avancée tomographie par émission de positons à antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA-PET).

 

  • L‘imagerie « PET » ou tomographie par émission de positons permet de mesurer en 3D l'activité métabolique de l’organe grâce aux émissions produites par les positons issus de la désintégration d'un composé radioactif injecté au préalable.
  • PSMA est un ligand faiblement radioactif, qui, injecté dans la circulation sanguine, se lie à l‘antigène spécifique de la prostate (PSA).
  • PET permet d’évaluer l’absorption de PSMA dans les cellules cancéreuses de la prostate et donc de localiser d’éventuelles métastases ;
  • L'imagerie traditionnelle en revanche sous-estime, dans de nombreux cas, l'étendue de la propagation du cancer. Contrairement à l’imagerie conventionnelle, qui ne fournit que des détails anatomiques, le PSMA-PET offre une imagerie fonctionnelle qui révèle l’activité biologique du cancer, ce qui peut améliorer considérablement la définition du stade de la maladie.

 

L’auteur principal, le Dr Jeremie Calais, directeur du programme de recherche clinique de la division de théranostique translationnelle de la David Geffen School of Medicine de l’UCLA, résume : « Notre étude démontre le rôle essentiel de l’imagerie PSMA-PET dans la détermination précise du stade du cancer de la prostate, avec un impact significatif possible sur les décisions thérapeutiques ».

À meilleur diagnostic, meilleure décision thérapeutique

Cette technologie d’imagerie avancée joue un rôle essentiel dans la redéfinition du stade du cancer.  

 

L' adoption clinique du PSMA-PET dans certains centres de traitement a considérablement modifié le paysage diagnostique, cependant les décisions de traitement restent souvent basées sur les résultats d’essais cliniques qui n’ont pas intégré cette technique d’imagerie avancée pour la sélection des patients. Il reste donc une grande marge de progrès thérapeutique.

 

L’étude transversale rétrospective post hoc est ici menée à partir des données de 182 patients atteints de cancers de la prostate récurrents à haut risque, diagnostiqués dans un premier temps comme limité à la prostate et participant à l'essai EMBARK. L’essai clinique avait déjà démontré que l'ajout d'enzalutamide, un type d'hormonothérapie, au traitement de privation d'androgènes permettait d’améliorer considérablement la survie sans métastase. Cependant, mené via l'imagerie conventionnelle pour classer les patients, l’essai avait très probablement sous-estimé l'étendue de la maladie dans certains cas. Dans la nouvelle analyse,

 

  • le PSMA-PET permet de détecter des métastases cancéreuses chez 46 % des patients, même si l'imagerie traditionnelle n'avait auparavant, chez ces mêmes patients, détecté aucune preuve de propagation du cancer ;
  • toujours sur la base du PSMA-PET, 24 % des patients présentaient même 5 lésions ou plus été manquées par l'imagerie conventionnelle.

 

Ces premières données remettent en question l'interprétation des précédentes conclusions d’études, comme celles de l'essai EMBARK, et soutiennent l'inclusion du PSMA-PET pour la sélection des patients dans les essais cliniques. Cela souligne également la nécessité de réévaluer les stratégies thérapeutiques pour de nombreux patients.

 

« Nous sommes convaincus que le PSMA-PET continuera de faire progresser la stadification du cancer de la prostate et de guider les thérapies personnalisées ».


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