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CANCER de la PROSTATE : Un nouveau suppresseur pour surmonter sa résistance

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 2 semaines
Cancer Research
Il s’agit d’une molécule d'ARN non codant qui bloque supprime la croissance des tumeurs de la prostate (Visuel Fotolia)

Cette équipe de biologistes et de cancérologues de l'Université de Washington documente, dans la revue Cancer Research, une nouvelle stratégie prometteuse contre le cancer de la prostate résistant au traitement : il s’agit d’une molécule d'ARN non codant qui bloque la croissance des tumeurs de la prostate. Cette étude préclinique montre en substance que la restauration de cet ARN non codant long est une stratégie thérapeutique prometteuse contre les cancers résistants.

 

De nombreux patients atteints d'un cancer de la prostate sont traités avec des médicaments qui abaissent ou bloquent les hormones qui alimentent la croissance tumorale. Bien que les médicaments soient efficaces pendant un certain temps, la plupart des patients ( et leurs tumeurs) finissent par développer une résistance à ces thérapies. L’auteur principal, le Dr Nupam P. Mahajan, professeur de chirurgie dans le département de chirurgie urologique explique que les médicaments actuels utilisés pour traiter le cancer de la prostate sont efficaces au départ, mais confirme qu'« après un an ou 2, la plupart des patients commencent à développer une résistance et les médicaments cessent de fonctionner. À ce stade, les options disponibles pour ces patients sont très limitées ».

Son équipe a donc cherché à répondre à ce besoin.

Développer de nouvelles thérapies pour les patients à tumeur résistante

L’étude préclinique menée sur des souris modèles de tumeurs de la prostate humaine identifie une molécule d'ARN qui supprime les tumeurs de la prostate : les cancers de la prostate développent des mécanismes qui bloquent cette molécule d'ARN pour mieux se développer. Cependant, la restauration de cette molécule peut inhiber à nouveau cette capacité de résistance aux thérapies hormonales.

 

Découverte d'un régulateur du récepteur des androgènes : la protéine clé qui stimule la croissance des tumeurs de la prostate, le récepteur des androgènes, se lie à la testostérone et stimule la croissance du cancer. En étudiant le tronçon d'ADN qui code pour le récepteur des androgènes, les chercheurs ont découvert qu'une section de la molécule d'ADN à côté du récepteur des androgènes produit une molécule d'ARN long non codant. Or, ce long ARN non codant joue un rôle clé dans la régulation du récepteur aux androgènes et vice versa. En raison de sa position à côté du récepteur des androgènes dans le génome, les chercheurs l'ont surnommé NXTAR (à côté du récepteur aux androgènes/next to androgen receptor).

« Dans le cancer de la prostate, le récepteur des androgènes est très intelligent »

En effet, la recherche montre qu'il supprime son propre suppresseur :  il se lie à NXTAR et le ferme. Ainsi, dans tous les échantillons de cancer de la prostate, il est rare d’identifier du NXTAR, car il est supprimé par la forte présence du récepteur aux androgènes dans ces types de tumeurs. Cependant, ici, en utilisant un médicament développé pour justement supprimer le récepteur des androgènes (nommé (R)-9b), les scientifiques ont pu identifier l’ARN NXTAR. Lorsque le récepteur aux androgènes est supprimé, NXTAR commence à apparaître. C’est ainsi que les chercheurs ont fait l’hypothèse que NXTAR était un suppresseur de tumeur.

 

NXTAR, un suppresseur de tumeur prometteur : sur des souris modèles de cancer de la prostate, les chercheurs montrent que la restauration de l'expression de NXTAR entraîne une réduction des tumeurs. Les scientifiques réalisent alors qu'ils nont pas besoin de tout l'ARN non codant long pour obtenir cet effet. Une petite section clé de la molécule NXTAR est suffisante pour arrêter le récepteur des androgènes.

 

Développer un médicament à la fois inhibiteur du récepteur des androgènes (de type (R)-9b) et restaurateur de NXTAR constituera une thérapie prometteuse pour les patients atteints de cancer de la prostate résistant aux traitements de première ligne. Les chercheurs travaillent actuellement à encapsuler le médicament à petite molécule et l'élément clé de NXTAR dans des nanoparticules, et si possible dans la même nanoparticule, de manière à arrêter le récepteur des androgènes de 2 manières différentes.


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