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CANCER de la THYROÏDE : La lumière artificielle en question

Actualité publiée il y a 3 années 9 mois 1 jour
Cancer
L’exposition à la lumière artificielle la nuit et le décalage de l’horloge biologique associé à cette exposition ont déjà été documentés comme des facteurs de risque de cancer du sein (Visuel Fotolia)

L’exposition à la lumière artificielle la nuit et le décalage de l’horloge biologique associé à cette exposition ont déjà été documentés comme des facteurs de risque de cancer du sein. Cette équipe de l’Université du Texas lie cette même exposition à un risque élevé de cancer de la thyroïde. Cette découverte, documentée dans la revue Cancer de l'American Cancer Society, alerte à nouveau sur les effets indésirables sévères de la pollution lumineuse dans les villes.

 

La croissance rapide et l’omniprésence de l'éclairage électrique dans les villes, qui contribue au dérèglement des rythmes circadiens, constitue un nouveau risque sanitaire qui commence à être reconnu. De nombreuses études épidémiologiques ont ainsi rapporté une association entre ces niveaux plus élevés de lumière nocturne et un risque élevé de cancer du sein. L’exemple est donné des femmes qui travaillent de nuit, comme de nombreuses infirmières, qui encourent un risque accru de cancer du sein. Plus largement, la perturbation du rythme circadien est suspectée comme impliquée dans plusieurs cancers, les troubles métaboliques ou encore la dépression.

Une exposition élevée associée à un risque accru de 55% de cancer de la thyroïde

Étant donné que certains cancers du sein partagent une base hormono-dépendante commune avec le cancer de la thyroïde, l’équipe dirigée par le Dr Qian Xiao, de l'Université du Texas a recherché une association entre la lumière la nuit et le développement du cancer de la thyroïde. L’étude a ainsi analysé les données de près de 500.000 participants à la NIH-AARP Diet and Health Study, âgés de 50 à 71 ans à l’inclusion (1995-1996) et rapproché ces données des niveaux de lumière nocturne obtenus par images satellite aux adresses résidentielles des participants. Parmi les 464.371 participants suivis pendant plus de 12 ans,

  • 856 cas de cancer de la thyroïde ont été diagnostiqués (384 chez les hommes et 472 chez les femmes) ;
  • en comparaison du quintile de lumière nocturne le plus faible, le quintile le plus élevé s’avère associé à un risque accru de 55% de cancer de la thyroïde ;
  • cette association apparaît la plus solide avec la forme la plus courante de cancer de la thyroïde, appelée cancer papillaire de la thyroïde, et plus forte chez les femmes que chez les hommes ;
  • chez les femmes, l'association est plus solide également avec un cancer localisé sans signe de propagation à d'autres parties du corps,
  • chez les hommes, en revanche, l'association est plus solide avec des stades plus avancés.

 

L'hypothèse "mélatonine" : si des études épidémiologiques supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces données, les scientifiques émettent une nouvelle fois l’hypothèse d’une suppression, par la lumière nocturne, de la mélatonine, un modulateur de l'activité des œstrogènes ayant d'importants effets antitumoraux. En outre, la lumière la nuit entraine cette perturbation de l'horloge interne du corps, un facteur de risque reconnu pour d’autres cancers-dont le cancer du sein.

 

Encore une fois, il s’agit d’une étude observationnelle, cependant les preuves s’accumulent sur les effets de l'exposition à la lumière la nuit et des perturbations circadiennes.

« Récemment, des efforts ont été faits dans certaines villes pour réduire la pollution lumineuse, et nous pensons que de prochaines études pourraient évaluer les effets de ces efforts sur la santé humaine ».


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