CANCER de l’ŒSOPHAGE : Les promesses d’un antiarythmique

Le cancer de l’œsophage est un cancer à très mauvais pronostic et les résultats de cette étude sont donc particulièrement remarquables compte tenu des options thérapeutiques limitées pour le carcinome épidermoïde œsophagien (CEO). Cet essai, mené par une équipe de la Zhengzhou University, révèle une option prometteuse, un antiarythmique, la dronédarone : le médicament semble inhiber la prolifération du carcinome. La recherche, publiée dans la revue Frontiers of Medicine, qui décrypte la voie de suppression impliquée, suggère ainsi un repositionnement prometteur.
Le carcinome épidermoïde de l'œsophage (CEO) est un sous-type prédominant de cancer de l'œsophage à mauvais pronostic. Malgré les progrès des thérapies combinées, il subsiste un besoin urgent de nouvelles stratégies de traitement.
La dronédarone, un médicament antiarythmique approuvé dans le traitement de la fibrillation auriculaire, inhibe -ici in vitro et in vivo- la prolifération des cellules souches embryonnaires de la famille des CEO.
En d’autres termes, la recherche suggère que la dronédarone, pourrait réduire de manière significative la progression de ce cancer.
L'étude débute par un criblage de médicaments approuvés dans le but d’identifier des agents possibles. Parmi les molécules sélectionnées, la dronédarone se révèle être l’un des inhibiteurs les plus puissants contre la prolifération des cellules souches embryonnaires tumorales :
- des expériences in vitro, notamment des tests de cytotoxicité, des tests de prolifération cellulaire et des tests de croissance cellulaire démontrent cet effet significatif inhibiteur de la dronédarone ;
- de plus son impact reste « minimal » sur les cellules épithéliales œsophagiennes saines ;
- l’analyse phosphoprotéomique après traitement par la dronédarone révèle l’implication d’une voie, CDK4/6, dans ce mécanisme d'action bénéfique de la dronédarone ;
- précisément, la dronédarone se lie à 2 protéines, CDK4 et CDK6, cette liaison conduisant à l'arrêt du cycle cellulaire néfaste ;
- l’édition du génome via CRISPR qui permet « d’épuiser » CDK4/CDK6 dans les cellules souches embryonnaires tumorales, permet d’observer que cela réduit leur sensibilité à la dronédarone, ce qui confirme l’implication de la voie dans l’action d’inhibition du cancer ;
- in vivo, chez des souris modèles de ce cancer, le traitement par dronédarone réduit significativement la taille et le poids de la tumeur, sans effets indésirables observables sur le poids corporel ou la santé.
En somme, des résultats in vitro et in vivo particulièrement remarquables compte tenu des options thérapeutiques limitées pour le carcinome épidermoïde œsophagien.
Une option qui reste à valider par de futurs essais cliniques.
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