CANCER du SEIN métastatique : Cultiver des mini-tumeurs pour mieux traiter

Ces scientifiques du Centre allemand de recherche sur le cancer (Deutsches Krebsforschungszentrum, DKFZ) vont plus loin dans la personnalisation des traitements du cancer du sein métastatique. Ils parviennent pour la première fois à cultiver à partir des cellules cancéreuses circulantes, des mini-tumeurs ou organoïdes, qui vont permettre ensuite d’adapter le traitement. Ces travaux, présentés dans la revue Nature Cancer, constituent une grande avancée ouvrant l’espoir de surmonter les résistances des cellules tumorales aux thérapies.
Les cellules tumorales circulantes dans le sang sont les « cellules germinales » des métastases du cancer du sein. Elles permettent aujourd’hui le diagnostic, via la biopsie liquide, cependant ces cellules sont très rares et ne pouvaient jusqu'à présent pas être multipliées en laboratoire, ce qui rendait complexe la recherche sur la résistance aux thérapies.
Les métastases sont des ramifications dangereuses de tumeurs qui se propagent à des organes vitaux tels que le foie, les poumons ou le cerveau et sont généralement difficiles à traiter. Même si le pronostic des patientes atteintes d’un cancer du sein s’est considérablement amélioré au cours des dernières décennies, le cancer du sein métastatique pose toujours un défi majeur, car les métastases ne répondent souvent que temporairement au traitement.
Cette équipe de biologistes et de cancérologues du DKFZ est parvenue à cultiver des organoïdes tumoraux stables directement à partir d'échantillons de sang de patientes atteintes de ce cancer du sein. Grâce à ces mini-tumeurs, il devient possible de déchiffrer une voie de signalisation moléculaire qui assure la survie et la résistance des cellules cancéreuses au traitement. Grâce à ces nouvelles connaissances, il devient également possible de développer une approche permettant d’éliminer spécifiquement ces cellules tumorales.
Les métastases du cancer du sein sont initiées par des cellules cancéreuses qui se détachent de la tumeur primaire et migrent vers d’autres organes via la circulation sanguine. Ces cellules cancéreuses circulantes (CTC) sont extrêmement rares et se cachent parmi les milliards de cellules sanguines.
L’équipe d’Andreas Trumpp, chercheur au DKFZ avait déjà démontré que seules quelques-unes des cellules tumorales circulantes sont capables de former une nouvelle métastase dans un autre organe. Ces « cellules germinales » des métastases, pour la plupart résistantes aux thérapies, sont très rares, difficiles à isoler et ne pouvaient jusqu’à présent pas être multipliées en laboratoire.
L’étude parvient à :
- multiplier des CTC à partir d’échantillons de sang de patientes atteintes d’un cancer du sein et à les cultiver sous forme d’organoïdes tumoraux stables en laboratoire ;
- ces mini-tumeurs tridimensionnelles et spécifiques au patient peuvent être cultivées à partir d’échantillons de sang plusieurs fois au cours de la maladie et sont idéales pour étudier les mécanismes moléculaires qui permettent aux tumeurs de survivre malgré la thérapie ;
- ces organoïdes en culture permettent également de réaliser rapidement et à grande échelle des tests précliniques sur l’efficacité des médicaments anticancéreux disponibles et donc de mieux adapter le traitement à la tumeur ;
- ici, via la culture réussie d’organoïdes, l’équipe identifier une voie de signalisation clé qui assure la croissance et la survie des CTC du cancer du sein dans le sang : la protéine NRG1 (neuréguline 1) agit comme un « carburant » vital. Elle se lie au récepteur HER3 des cellules cancéreuses et, avec le récepteur HER2, active les voies de signalisation qui assurent la croissance et la survie des cellules.
En conclusion, cette nouvelle capacité à cultiver en laboratoire des CTC
à partir du sang de patientes atteintes d’un cancer du sein, de former des organoïdes tumoraux
à différents moments est une avancée décisive.
Cela permet l’étude de la manière dont les cellules tumorales deviennent résistantes aux thérapies et d’adapter la thérapie de manière à pouvoir tuer spécifiquement ces cellules tumorales résistantes.
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