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CANCER du SEIN post-ménopause : 40 % liés à l’adiposité

Actualité publiée il y a 5 jours 4 heures 55 min
Journal of Epidemiology and Community Health
Après la ménopause, environ 40 % des cancers du sein hormonaux positifs liés à un excès de graisse corporelle (Visuel Adobe Stock 973248349)

On connaît la forte association entre obésité et cancer du sein, cette nouvelle étude publiée dans le Journal of Epidemiology and Community Health réaffirme son importance avec un chiffre marquant : après la ménopause, environ 40 % des cancers du sein hormonaux positifs liés à un excès de graisse corporelle. Une conclusion qui repose aussi la question de la perte de poids après le diagnostic.  

 

Autre particularité, le taux obtenu en prenant en compte la graisse corporelle est bien supérieur à celui obtenu lorsque l’association est évaluée en prenant l’indice de masse corporelle (IMC). Avec une conséquence, soulignée par les auteurs, « l'impact réel de l'obésité sur le risque a probablement été sous-estimé ». Ce taux de 40 % est en effet significativement plus élevé que le « 1 cas sur 10 » habituellement attribué à l’excès de poids défini par l’IMC.

 

Les chercheurs rappellent que l'IMC n'est pas nécessairement une mesure très précise de la graisse corporelle, en particulier chez les femmes âgées, car il ne tient pas compte de l'âge, du sexe ou de l'origine ethnique.

IMC vs CUN-BAE

L’étude compare donc la force de l’association, avec prise en compte de l’échelle CUN-BAE (Clínica Universidad de Navarra–Body Adiposity Estimator), une mesure validée de la graisse corporelle qui tient compte de l'âge et du sexe, vs IMC, chez 1.033 femmes ménopausées atteintes d'un cancer du sein et 1.143 femmes exemptes de la maladie et appariées selon l'âge, le sexe et la région géographique (témoins). Il s’agissait de participantes à l'étude multicas-témoins (MCC)-Espagne, qui cherche à évaluer les facteurs environnementaux et génétiques associés aux cancers de l'intestin, du sein, de l'estomac et de la prostate et à la leucémie lymphoïde chronique chez les 20-85 ans. Les facteurs de confusion possibles, dont les données sociodémographiques, de mode de vie et les antécédents médicaux et reproductifs personnels/familiaux ont été pris en compte. Les données alimentaires aussi, recueillies par questionnaire.

 

  • L’échelle CUN-BAE classe la masse grasse comme suit : moins de 35 % ; 35 %–39,9 % ; 40 %–44,9 % ; et 45 % et plus ;
  • l'IMC classe le poids comme suit : moins de 25 kg/m2 ; 25–29,9 ; 30–34,9 ; et 35 % et plus.

 

L'IMC moyen était légèrement supérieur à 26 dans le groupe témoin et légèrement supérieur à 27 chez les femmes atteintes d'un cancer du sein. Le CUN-BAE moyen était respectivement légèrement inférieur à 40 %.

L’analyse révèle que :

  • un CUN-BAE de 45 % ou plus est associé à un risque multiplié par 2 de cancer du sein

vs un CUN-BAE inférieur à 35 % ;

  • la même tendance n’est pas observée avec l'IMC ;
  • au global, 23 % des cas de cancer du sein sont attribuables à un excès de graisse corporelle en utilisant l'IMC, mais 38 % en utilisant le CUN-BAE ;
  • ces différences ne sont significatives que pour les cancers hormonaux positifs (680 cas) pour lesquels les proportions estimées attribuables à l’excès de graisse corporelle étaient de 20 % (IMC) et de 42 % (CUN-BAE).

Pris ensemble, ces résultats suggèrent que l’excès de graisse corporelle est un facteur de risque majeur et probablement sous-estimé de cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs chez les femmes ménopausées.

 

La prise en compte de l’IMC seul pourrait donc conduire à une sous-estimation de la charge cancéreuse attribuable à l’obésité dans le cancer du sein post-ménopausique.


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