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CANCER : En matière de prostate, toutes les obésités ne se valent pas

Actualité publiée il y a 3 années 6 mois 1 semaine
Cancer Causes & Control
En d’autres termes, en matière de risque de cancer aussi, toutes les obésités ne se valent pas (Visuel Fotolia).

Cette équipe de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS, Quebec) spécialisée dans l’étude de la relation entre la masse corporelle et le risque de cancer précise ici la responsabilité de la graisse abdominale sur l’agressivité des cancers. Ces travaux, présentés dans la revue Cancer Causes & Control confirment que la répartition réelle de la graisse corporelle est un facteur clé dans le développement de la maladie. En d’autres termes, en matière de risque de cancer aussi, toutes les obésités ne se valent pas.

 

Au fil des études, l'obésité a été largement documentée comme un facteur de risque majeur de cancer de la prostate. Connaître le supplément de risque associé à l’obésité ou l’adiposité abdominale est essentiel, alors que le cancer de la prostate est la forme de cancer la plus courante et la troisième cause de décès par cancer chez les hommes. D’autant que si de nombreux cancers de la prostate n’évoluent pas avec l’âge, l’obésité abdominale semble être associée à un risque accru de cancer agressif.

Graisse abdominale = agressivité du cancer

L’équipe du Dr Marie-Élise Parent, professeur à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) a exploré le lien entre l'incidence de la maladie et la masse corporelle, à partir des données d'un sondage mené à Montréal entre 2005 et 2012. Cette analyse conclut que :

  • la répartition réelle de la graisse corporelle semble être un facteur important dans le développement de la maladie : l'impact sur la santé d'une personne peut varier selon que la graisse est concentrée autour de l'abdomen ou répartie dans tout le corps ;
  • en particulier, l'obésité abdominale est associée et corrélée à des variations hormonales et métaboliques qui peuvent favoriser la croissance des cellules cancéreuses hormono-dépendantes ;
  • l’obésité abdominale s’avère également associée à une diminution des niveaux de testostérone, ainsi qu'un état d'inflammation chronique ;
  • ces effets sont eux-mêmes liés au développement de tumeurs agressives.

 

L'obésité générale ne montre pas la même corrélation que la graisse abdominale. Mais les scientifiques évoquent un biais possible concernant cette conclusion : « Chez les personnes obèses, la protéine utilisée pour détecter le cancer de la prostate à un stade précoce, l'antigène prostatique spécifique (PSA), est diluée dans le sang, une hémodilution rend aussi le cancer plus difficile à détecter ».

 

Le moment du développement de l’obésité, au cours de la vie, pourrait également jouer un rôle, conclut l’analyse des données. Ainsi, les participants ayant suivi une stratégie d’augmentation de l'IMC ou du tour de taille au cours de l’âge l'adulte présentent un risque plus faible de cancer de la prostate que les hommes à IMC élevé et stable depuis l’âge adulte jeune. L'équipe de recherche estime que les études sur le moment de l'exposition à l'obésité au cours de la vie devraient être prioritaires et qu'une analyse de la distribution de la graisse corporelle pourrait encore préciser les niveaux de risque de cancer de la prostate.

 

« L’objectif serait de pouvoir travailler de manière plus préventive, en surveillant de plus près les hommes présentant ces facteurs de risque ».


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