CANCER et risque de SUICIDE : Pourquoi le soutien au diagnostic est vital
C’est un risque de suicide plus que multiplié par 4 constaté chez les patients atteints de cancer, avec cette étude de la Penn State. L'étude appelle les cliniciens à développer ou renforcer les programmes de soutien et de « survie » permettant d’améliorer la qualité de vie et l’équilibre émotionnel des patients atteints. Des interventions, qui selon les auteurs, permettent aussi de mener un plus grand nombre de patients sur le chemin de la guérison...
L’étude analyse les données de plus de 8 millions de patients atteints de cancer (aux États-Unis) et au-delà de cette estimation frappante de l’augmentation du risque de cancer, commence à définir les profils de patients les plus vulnérables à ce risque de suicide accru. Il s’agit principalement d’hommes, blancs, diagnostiqués plus jeunes, atteints de cancer des poumons, de la tête et du cou, des testicules ou encore de lymphomes. Selon l’auteur principal, Nicholas Zaorsky, radio-oncologue au Penn State Cancer Institute, l'étude souligne l'importance d'une approche globale du traitement du cancer et non pas seulement de la pathologie :
« la plupart des patients atteints de cancer ne meurent pas d'un cancer, ils meurent généralement d'une autre cause, dont le suicide. La détresse et la dépression peuvent résulter du diagnostic, du traitement, du stress financier et d'autres conséquences ou facteurs associés à la maladie. En fin de compte, la détresse et la dépression peuvent conduire au suicide ».
Si de très nombreux progrès ont été réalisés dans le traitement du cancer, il reste à progresser, selon les auteurs, sur la compréhension de la manière dont le cancer affecte les patients sur les plans mental et émotionnel. En analysant les données du National Cancer Institute's Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER) program qui couvrent l'incidence du cancer, la survie, le traitement, l'âge et l'année du diagnostic, sur 28% de la population américaine, soit plus de 8,6 millions de patients, les chercheurs constatent que :
- 13.311 patients soit 0,15%, se sont suicidés, soit un risque plus de 4 fois supérieur à celui constaté en population générale ;
- de plus ce taux de risque apparait multiplié par 2 depuis une précédente étude réalisée en 2002 ;
- bien que le risque de suicide diminue 5 ans après le diagnostic, ce risque reste élevé chez les patients atteints de lymphome de Hodgkin et de cancer du testicule.
- L’âge du diagnostic et le type de cancer influent sur le risque de suicide, en particulier en raison des effets secondaires des traitements de ces cancers, expliquent les auteurs : certains traitements peuvent réduire la fertilité d'un patient, ce qui semble être l'un des facteurs majeurs du risque de suicide à long terme. Les patients âgés qui sont diagnostiqués avec des cancers du poumon, de la prostate et de la tête et du cou, encourent également un risque accru de suicide pour le reste de leur vie.
Des résultats permettant d’identifier les patients les plus susceptibles de présenter un risque de suicide plus élevé ? Ces facteurs pourraient en effet être pris en compte par les professionnels de santé et notamment en santé mentale qui suivent les patients diagnostiqués avec un cancer, et leur permettre d’adapter leurs traitements en conséquence.
« Une information utile lors de l'élaboration des lignes directrices et des stratégies de suivi et qui facilite la détection de la dépression et de la détresse chez ce groupe de patients ».
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