CANCER UROTHÉLIAL AVANCÉ : Une nouvelle option prometteuse
Cette équipe de la Weill Cornell Medicine (New York) documente une nouvelle option thérapeutique prometteuse pour les patients atteints d'un cancer urothélial avancé. Ces données d’essai clinique de phase II, publiées dans le Journal of Clinical Oncology qui confirment une bonne efficacité et une bonne tolérabilité, ont d'ailleurs déjà incité l’Agence américaine Food and Drug Administration (FDA) à accélérer l'approbation du traitement ("fast track") afin d'offrir plus rapidement aux patients atteints de ce type de cancer très agressif une nouvelle option thérapeutique.
Le carcinome urothélial représente environ 90% des cancers de la vessie et son incidence est d'environ 70.000 nouveaux cas entraînant 17.000 décès par an aux États-Unis. Lorsqu’il est avancé, le carcinome urothélial est inopérable et est normalement traité avec des médicaments de chimiothérapie à base de platine, tels que le cisplatine ou le carboplatine, et/ou des médicaments inhibiteurs de point de contrôle immunitaire qui visent à libérer les capacités anticancéreuses du système immunitaire. Mais dans la plupart des cas, ces traitements fonctionnent pendant une période limitée avant que la maladie ne se remette à progresser.
Il s’agit du sacituzumab govitecan (SG) ou « IMMU-132 » commercialisé sous le nom de Trodelvy.
Le sacituzumab govitecan est un conjugué anticorps-médicament. La partie médicamenteuse, un agent de chimiothérapie appelé SN-38, est attachée à un anticorps qui se concentre sur un récepteur appelé Trop-2, présent sur la plupart des cellules de carcinome urothélial. De cette façon, le médicament peut cibler spécifiquement les cellules tumorales tout en épargnant largement les cellules saines.
L’essai a testé le médicament chez 113 patients atteints d'un carcinome urothélial avancé, traités dans 42 sites à travers le monde. Les patients ont reçu des perfusions de SG 2 fois toutes les 3 semaines. Le traitement était arrêté si les tumeurs se développaient (progressaient) ou si les effets secondaires devenaient inacceptables. Ces participants avaient vu leur cancer progresser en dépit d’une chimiothérapie à base de platine et d’un traitement par inhibiteurs de point de contrôle stimulant le système immunitaire. Le traitement par SG permet ici :
- une diminution des tumeurs chez 76 % des patients et une « réponse objective », c'est-à-dire une diminution significative et soutenue de la tumeur chez 27 % des patients,
- la disparition complète de la tumeur chez 6 patients ;
- quelques effets secondaires sévères sont néanmoins relevés, dont une baisse du nombre de globules blancs chez 34 % des participants (avec de la fièvre chez 10 % de ces patients) et une diarrhée sévère chez 9 % des participants ;
- ces effets secondaires ont pu être gérés grâce à un ajustement de la dose et des soins de soutien ;
- ces données sont à mettre en regard de celles de la chimiothérapie cytotoxique standard pour le cancer urothélial avancé résistant au traitement avec un taux de réponse objective d'environ 10 %, et une survie globale médiane d'environ 7 mois.
Le Trodelvy représente donc une alternative pour les patients réfractaires atteints de ce type de cancer à stade agressif. L’intérêt de cette option est qu’elle vise une cible et un mécanisme d'action différents par rapport aux autres traitements indiqués, explique l’un des auteurs principaux, le Dr Scott Tagawa, professeur de médecine à la division d'hématologie et d'oncologie de la Weill Cornell Medicine.
« En attendant les résultats définitifs, grâce à cette étude, le traitement va rester disponible pour au moins certains de nos patients atteints d'un cancer de la vessie ».
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