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CANNABIS : Il crée son bruit de fond dans le cerveau

Actualité publiée il y a 6 années 1 mois 2 semaines
NeuroImage
L'étude constate une activation corticale accrue chez les consommateurs de cannabis à l'état de repos

Des études ont montré une altération du fonctionnement cérébral au cours de certaines tâches avec la consommation de cannabis. Cependant, jusqu’à cette étude, on ignorait si des altérations similaires existaient à l'état de repos. Cette recherche du Center for BrainHealth® de l'Université du Texas (Dallas), présentée dans la revue NeuroImage, confirme une activation corticale accrue chez les consommateurs de cannabis à l'état de repos. Un bruit de fond dans le cerveau qui pourrait altérer l'activité cérébrale et perturber les processus cognitifs. Et ce bruit de fond contraindrait les usagers à faire plus d'efforts une fois à la tâche.

 

L’auteur principal, le Dr Shikha Prashad, chercheur au Centre for BrainHealth, résume ainsi la situation : « Cette étude est la première à caractériser l'activation corticale globale et la connectivité fonctionnelle inter et intra-hémisphérique à l'état de repos chez les consommateurs de cannabis.

 

L’équipe a recueilli des données d’électroencéphalogramme (EEG) de 38 participants, âgés en moyenne de 31 ans, répartis en 2 groupes, 17 utilisateurs de cannabis et 21 non utilisateurs. Le test EEG mesure l'activité électrique dans le cerveau, également appelée ondes cérébrales. Les scientifiques ont mesuré la synchronisation des ondes cérébrales pour évaluer la force des signaux cérébraux dans différentes zones du cortex. La cohérence du signal EEG étant une mesure de la communication entre différentes zones du cerveau. L’analyse montre que les consommateurs de cannabis présentent :

  • une synchronisation ou une activation accrue de la plupart des différents types d’ondes cérébrales, par rapport aux non-utilisateurs. Ces données viennent confirmer des résultats similaires dans d'autres études portant sur des usagers dépendants d’héroïne, d'alcool et de cocaïne.
  • Une plus grande communication entre les zones frontales du cortex est également observée. Cela suggère, selon les chercheurs, que les usagers ont plus de difficulté à inhiber l'activité neuronale même au repos, ce qui les contraint à faire plus d'efforts lorsqu'ils sont en travail d’effectuer certaines tâches. Les changements dans la communication entre les aires corticales du cerveau pourraient également être liés à des déficiences cognitives corrélées à la consommation de cannabis.
  • une cohérence interhémisphérique et intra-hémisphérique accrue par rapport aux témoins ce qui évoque une perte d'efficacité neuronale et un cerveau « bruyant ».
  • Enfin, le degré de consommation de cannabis est corrélé à certaines mesures de connectivité fonctionnelle, indiquant que des signaux électrophysiologiques spécifiques sont associés à la consommation de cannabis.

 

 

 

Ces résultats suggèrent bien des différences dans l'activité corticale et la connectivité au repos entre les consommateurs de cannabis et les non utilisateurs, que c’est le cas même à l'état de repos et que cela suppose des déficiences cognitives…

 

Des données, concluent les chercheurs qui pourraient contribuer à la compréhension des déficiences et à l’évaluation de l’efficacité des interventions.


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