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CANNABIS : Nouvelle mise en garde contre les effets neurologiques de l’exposition prénatale

Actualité publiée il y a 3 mois 2 heures 35 min
Nature Mental Health

On sait que le cannabis a principalement des effets délétères sur le développement du cerveau. Cette recherche d’une équipe de l’Université de Washington à Saint-Louis, publiée  dans la revue Nature Mental Health, apporte de nouveaux indices biologiques de ces effets néfastes, liés à l’exposition in utero. Létude souligne en particulier l'effet du cannabis de suppression de la neuroinflammation, un mécanisme qui n'est pas toujours néfaste, au cours du développement neurologique du foetus.

 

Car les scientifiques tentent toujours de comprendre comment le cannabis peut affecter le développement neurologique à long terme en cas d’exposition du fœtus in utero. La même équipe du laboratoire de recherche comportementale et d'imagerie neurogénétique (BRAIN) de de l’Université de Washington avait déjà découvert des associations entre l'exposition prénatale au cannabis et des problèmes de santé mentale pendant l'enfance et l'adolescence, mais les mécanismes biologiques sous-jacents restaient mal compris.

 

L’étude identifie et décrypte certains de ces mécanismes, les étapes biologiques intermédiaires qui aboutissent à ces dommages neurologiques liés à l’exposition prénatale au cannabis. Tenter d’éclairer cet impact à long terme de l’exposition au cannabis pendant la grossesse donc in utero est un défi. D’autant qu’il existe de nombreux facteurs de confusion pouvant également affecter, in utero, la santé neurologique et mentale et le comportement de l’enfant à naître. Comment, par exemple, différencier la cause d’un trouble du comportement à l’adolescence entre un trait héréditaire ou des facteurs environnementaux, comme l'exposition au cannabis ? Enfin, les chercheurs soulignent également la prévalence croissante de la consommation de cannabis, notamment chez les femmes enceintes, consommation qui reste sous-déclarée.

 

La recherche a donc utilisé des méthodes statistiques permettant de « filtrer » la plupart de ces facteurs de confusion et d’identifier des mesures biologiques des effets directs de l'exposition prénatale au cannabis. L’analyse des données de l'étude ABCD (Adolescent Brain and Cognitive Development), un projet de recherche mené auprès de 12.000 enfants, des données de consommation de substances de chaque mère avant la naissance et des données de neuroimagerie des enfants aux âges de 9-10 ans puis de 11-12 ans, révèle que :

 

  • environ 370 sur les 12.000 enfants participants ont été exposés in utero au cannabis avant que la mère n’apprenne qu’elle était enceinte ;
  • 195 ont été exposés avant et après que leur mère ait appris sa grossesse ;
  • les tendances observées par neuroimagerie dans le groupe d’enfants exposés au cannabis avant la naissance concordent avec une réduction de la neuroinflammation : « Il est possible que ce que nous constatons soit un effet anti-inflammatoire du cannabis qui entraîne des différences dans le développement neurologique » ;

« Mais il n’est pas toujours bon de réduire l’inflammation.

Tout est question de timing. Une réduction trop importante de l’inflammation au mauvais moment peut affecter la façon dont le cerveau se développe ».

  • cet effet pourrait ne pas provenir de la consommation de cannabis elle-même, mais plutôt des produits de combustion du cannabis qui semblent déclencher un vieillissement accéléré et des effets cognitifs.

 

Ainsi, cette étude met en lumière 1 effet de nature à contredire le bon développement cérébral du bébé et réaffirme les dangers de la consommation de cannabis pendant la grossesse. D’autres recherches seront nécessaires pour mieux décrypter les mécanismes sous-jacents de ces effets aux périodes critiques du développement.


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