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CHORIOAMNIONITE : Inflammation in-utero et risque de septicémie après la naissance

Actualité publiée il y a 6 années 1 mois 1 semaine
American Journal of Pathology
Une intervention précoce, par exemple, antibiotiques ou anti-inflammatoires pourrait être justifiée chez les nourrissons nés prématurés présentant des signes d’inflammation des membranes fœtales.

Chaque année, 15 millions de nourrissons sont nés prématurés et encourent un risque élevé de complications à court et à long terme, dont la septicémie, l’inflammation sévère de l'intestin et des troubles du développement neurologique. Ce rapport présenté dans l'American Journal of Pathology révèle et démontre, chez l’animal, un lien entre l'inflammation prénatale, et la fonction des organes internes et le statut immunitaire postnatal. Ces conclusions suggèrent qu'une intervention précoce, par exemple, antibiotiques ou anti-inflammatoires peut être justifiée chez les nourrissons nés prématurés présentant des signes d’inflammation des membranes fœtales.

 

Ainsi, l’inflammation intra-amniotique -ici provoquée par une exposition prénatale à court terme par des endotoxines- conduit d'abord à une réponse immunitaire aiguë des poumons et de l'intestin du fœtus, suivie d'une inflammation systémique après la naissance, selon cette étude de l’Université de Copenhague. L’étude sensibilise ainsi les cliniciens à mieux connaître le groupe de prématurés atteints de chorioamnionite (inflammation de la membrane fœtale) car ils présentent un risque plus élevé d'inflammation systémique et de septicémie néonatale, commente son auteur principal, le Dr Per T. Sangild, du service de pédiatrie et de nutrition de l’Université de Copenhague.

Les survivants enfin se mettent debout, pour la première fois, bien plus tardivement que les nouveau-nés témoins

 

L’intégrité des barrières entre les tissus épithéliaux (intestins, poumons et peau) et la circulation apparait ici comme un facteur clé : car ces barrières sont plus fragiles chez les nouveau-nés prématurés et peuvent permettre la translocation de bactéries et de molécules inflammatoires qui vont conduire à l’inflammation systémique et à des dysfonctionnements des organes internes.

 

L’étude, menée chez le porc, a consisté d’abord à induire une inflammation prénatale, par injection prénatale d’endoxines (LPS) dans les sacs amniotiques de porcs. Le groupe « LPS » et le groupe témoin ont été analysés à la naissance, 3 jours après la naissance et 5 jours après la naissance. Cette analyse montre, que :

  • à la naissance, les animaux du groupe d’intervention présentent une chorioamnionite histologique bénigne et une forte réponse immunitaire innée des poumons et des intestins fœtaux, accompagnée d'une élévation du taux de cytokines inflammatoires et d'une infiltration de neutrophiles et de macrophages ;
  • 5 jours plus tard, l'inflammation des intestins et des poumons est réduite, cependant, les animaux développent progressivement une inflammation systémique, avec des taux élevés de sous-groupes de leucocytes sanguins (neutrophiles, lymphocytes, etc.) et de cytokines plasmatiques (par exemple, IL-1β), similaires aux symptômes observés chez les nourrissons septiques ;
  • les survivants enfin se mettent debout, pour la première fois, bien plus tardivement que les animaux témoins ;
  • des taux élevés de bactéries sont relevés dans la rate chez les porcs exposés, ce qui suggère une augmentation de l'infection systémique ou une diminution de la capacité à éliminer les bactéries transférées ;
  • le taux de mortalité in utero est plus élevé chez les fœtus exposés au « LPS » que chez les fœtus du groupe témoin.

 

 

« L’ensemble de ces données suggèrent que ces effets systémiques sont liés à l’inflammation locale des tissus épithéliaux de la période fœtale », concluent les chercheurs, « et que ces effets ont été progressivement amplifiés par voie systémique au cours des premiers jours suivant la naissance avant terme ».

Bref, l’étude souligne l’importance du diagnostic précoce de l’inflammation prénatale pour faciliter les interventions nutritionnelles, médicales ou pharmaceutiques qui atténuent les réactions postnatales néfastes, à l’inflammation prénatale. Avec un défi : une femme enceinte atteinte d'une inflammation intra-amniotique peut être asymptomatique.


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