COVID-19 : Abandon et report de soins, principaux facteurs
Cette analyse de données autodéclarées portant sur les soins médicaux abandonnés ou reportés, recueillies auprès d'un large échantillon de participants bénéficiaires de l'assurance-maladie pendant la pandémie de COVID-19, apporte des indices précieux sur les principaux facteurs de ces reports. Ces données doivent permettre de prévenir ce décalage des soins, aux conséquences sanitaires lourdes et à long terme. L’analyse, publiée dans le JAMA Health Forum, appelle à mieux analyser les retours d’expérience et à mettre en œuvre de nouveaux parcours permettant de préserver la continuité des soins.
De précédentes études ont regardé ce report ou abandon de soins mais au stade initial de la pandémie COVID-19. Cette enquête transversale menée auprès de 23.058 bénéficiaires de Medicare a suivi de comportement sur 3 vagues de collecte de données pendant la pandémie de COVID-19 (été 2020, automne 2020 et hiver 2021). L’analyse des données recueillies montre que si ces abandons de soins ont diminué au fil du temps, la diminution la plus marquée étant relevée durant l'été 2020. Enfin, la plupart des abandons de soins sont associés à des facteurs déterminés par les médecins et sont plus fréquents chez les patients souffrant de troubles de la santé mentale.
En cause, principalement, un accès limité aux soins au cours de la phase initiale de la pandémie
L’étude est menée auprès d’un total de 23.058 usagers de santé dont 56% de femmes et 45% de personnes âgées de 75 ans et plus.
- les taux de soins médicaux « manqués » signalés en raison de COVID-19 ont diminué sur la période allant de début juin 2020 à avril 2021 ;
- la plus grande différence dans les taux est identifiée entre le 7 juin et le 12 juillet 2020, soit, respectivement de 22,4% à 15,9% ;
- des facteurs liés aux médecins -ou à l’accès possible aux soins- expliquent environ 70 % des soins médicaux abandonnés ;
- le taux de renoncement à des soins médicaux en raison de facteurs liés aux médecins diminuent progressivement, passant de 66 % début juillet 2020 à 45 % à fin avril 2021 ;
- le risque d’abandon ou de report de soins est accru de 4 % chez les participants plus stressés ou anxieux ;
- accru de 3 % chez les participants souffrant de solitude ou de symptômes dépressifs ;
- accru de 3 % chez les participants socialement isolés ;
Des effets collatéraux considérables : en effet, l’étude confirme qu’une pandémie entraîne des effets sanitaires collatéraux considérables et que dans le cas du COVID-19, une meilleure organisation de la médecine de ville et de l’hôpital a tout de même permis de réduire progressivement ces reports de soins. L’étude n’identifie pas comme significatifs les facteurs liés aux patients eux-mêmes, mais elle appelle les décideurs politiques a combler, via de nouvelles organisations, parcours et protocoles, l'arriéré de soins perdus ou reportés, de manière à
préserver autant que possible la continuité des soins, en particulier pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale.
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