COVID-19 : Des symptômes neurologiques pour 44 % des hospitalisations pédiatriques
On sait aujourd’hui que l’incidence des formes pédiatriques sévères de COVID-19 est moindre, et on connait mieux les facteurs de risque de complications chez l’Enfant. Cependant, cette étude de pédiatres et d’urgentistes de l’Université de Pittsburgh, publiée dans la revue Pediatric Neurology, alerte : en cas d’hospitalisation liée au COVID-19, les symptômes neurologiques, dont des maux de tête et une altération de l'état mental (encéphalopathie aiguë) sont plus fréquents chez les enfants.
L’auteur principal, le Dr Ericka Fink, médecin en soins intensifs pédiatriques (USIN) à l'hôpital pour enfants de Pittsburgh et professeur agrégé de médecine de soins intensifs et de pédiatrie à l'Université de Pittsburgh, retient le taux de 44 % pour l’incidence moyenne de ces symptômes neurologiques, parmi les enfants hospitalisés, testés ou présumés positifs pour le SRAS-CoV-2.
Chez l’Enfant, symptôme neurologique va souvent avec soins intensifs
Ces mêmes enfants, outre leurs symptômes neurologiques, sont en effet plus susceptibles de nécessiter des soins intensifs. « Le virus SARS-CoV-2 peut affecter les patients pédiatriques de plusieurs manières" : il peut provoquer,
- une maladie aiguë, caractérisée par une maladie symptomatique qui se développe peu de temps après l'infection,
- une maladie inflammatoire appelée MIS-C des semaines après avoir éliminé le virus, un syndrome inflammatoire multisystémique caractérisé par de la fièvre, une inflammation et un dysfonctionnement des organes.
L’étude, multicentrique, menée dans 30 centres de soins intensifs pédiatriques à travers le monde a suivi au total 1.493 enfants hospitalisés, dont 86 %, ont reçu un diagnostic de SARS-CoV-2 aigu et 14 % de MIS-C.
- Les manifestations neurologiques les plus courantes liées au COVID-19 aigu étaient les maux de tête, l'encéphalopathie aiguë et les convulsions,
- celles associées au MIS-C des maux de tête, l’encéphalopathie aiguë et des vertiges ;
- d’autres symptômes plus rares ont été constatés avec les 2 affections dont la perte de l'odorat, les troubles de la vision, les accidents vasculaires cérébraux et la psychose ;
- les taux de mortalité chez ces enfants sont restés faibles pour le SRAS-CoV-2 aigu et le MIS-C ;
- en revanche, la fréquence des manifestations neurologiques est élevée ;
- elle pourrait même être beaucoup plus élevée que le taux de 44 % identifié dans l’étude, car ces symptômes ne sont pas toujours correctement documentés dans le dossier médical. Un petit bébé ne saura pas déclarer ses maux de tête, par exemple.
Des manifestations neurologiques fréquentes, oui mais plutôt chez quels enfants ? L'analyse montre que les manifestations neurologiques sont plus courantes chez les enfants atteints de MIS-C que chez ceux atteints de SRAS-CoV-2 aigu, et les enfants atteints de MIS-C s’avèrent susceptibles de développer simultanément 2 manifestations neurologiques ou plus.
A la suite de ces constats, une étude de suivi a été lancée afin de déterminer si le SRAS-CoV-2 aigu et le MIS-C - avec ou sans manifestations neurologiques - ont des effets durables sur la santé et la qualité de vie des enfants après leur sortie de l'hôpital.
L’objectif est de créer une base de données des manifestations neurologiques pédiatriques « au fil du temps », non seulement pour le SRAS-CoV-2, mais également pour d'autres types d'infections.
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