COVID-19 : Les infirmières, plus à risque de détresse émotionnelle
Cette équipe de l'Université de Sheffield a mené un examen très complet des facteurs de détresse psychologique chez les professionnels de santé pendant les grandes pandémies, dont la pandémie de COVID-19. Cette analyse, présentée dans la revue Frontiers in Psychiatry révèle, entre autres conclusions, que les infirmières et les femmes professionnelles de santé sont les plus à risque de détresse psychologique.
Il s’agit de la revue mondiale la plus large jamais menée des facteurs associés à la détresse chez les professionnels de santé au cours d'épidémies mondiales comme COVID-19, ou encore l’épidémie de SRAS, de grippe aviaire, de grippe porcine et d’Ebola. Les chercheurs ont évalué des facteurs fixes tels que les caractéristiques démographiques, l'âge, le sexe et la profession ainsi que les facteurs socio-psychologiques et liés à l'infection. La méta-analyse a finalement couvert 139 études portant sur plus de 143.000 professionnels de santé dans le monde.
Être une femme, une infirmière, être stigmatisée et avoir des contacts avec des patients infectés
L’auteur principal, le Dr Fuschia Sirois, professeur de psychologie à l'Université de Sheffield commente son principal résultat : « Des preuves cohérentes indiquent qu'être une femme, une infirmière, être stigmatisée et avoir des contacts ou des risques de contact avec des patients infectés constituent les principaux facteurs de risque de détresse psychologique chez les professionnels de santé ».
- cette détresse enregistrée chez les professionnels de santé peut persister plus d’une année après le début de la pandémie et jusqu’à 3 ans, suggèrent les études menées lors de précédentes pandémies ;
- les professionnels de santé qui se déclarent « stigmatisés » pendant la pandémie sont également ceux qui ont connu la plus grande détresse émotionnelle ;
- l'âge ne semble pas avoir un impact significatif, y compris durant la pandémie de COVID-19 ; dans certaines études, les personnels de santé plus âgés n’apparaissent pas particulièrement en détresse, peut-être en raison de leur expérience et d’un sentiment d’être mieux préparés à faire face à ce type de crise- alors que les soignants plus jeunes qui sont physiquement moins vulnérables à l’infection ont tendance à être moins expérimentés à la gestion d'une épidémie, ce qui accroît leur anxiété ;
- les aspects sociaux affectent différemment l’incidence de la détresse émotionnelle : le soutien social apparaît bénéfique et protecteur, mais vivre avec un partenaire ou des enfants induit en général un stress accru en particulier en raison de la crainte d’infecter ses proches ;
- des interventions (soutien, information, protection) sont associées à une moindre détresse psychologique.
Identifier les professionnels les plus à risque de troubles émotionnels ainsi que les facteurs qui peuvent être modifiés pourrait permettre d’améliorer la résilience des personnels et plus globalement du système de santé. Ici, les auteurs proposent un cadre qui peut aider à guider les interventions et le suivi psychologique des personnels de santé : « Un soutien social personnel et organisationnel, le sentiment d’une épidémie sous contrôle, des informations suffisantes sur l'épidémie et des ressources appropriées, peuvent permettre cette résilience des personnels de santé face à la pandémie et à la surcharge du système de santé ».
Une nouvelle étude est déjà en cours qui évalue les différentes interventions proposées pour réduire la détresse des soignants pendant la crise COVID-19.
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