COVID-19 : Une baisse préoccupante des hospitalisations pour urgences neurologiques
Cette étude menée par des chercheurs du Boston Medical Center et du Grady Memorial Hospital (Atlanta) confirme la baisse spectaculaire des hospitalisations pour urgences neurologiques pendant la pandémie de COVID-19. Le taux d'hémorragie sous-arachnoïdienne (SAH : subarachnoid hemorrhage) ou saignement dans l'espace entre le cerveau et le tissu recouvrant le cerveau, notamment, a diminué de 22,5% au cours de la période d'étude. Ces données publiées dans la revue Stroke & Vascular Neurology, illustrent la baisse partagée, selon les preuves disponibles, par d’autres urgences neurologiques, cérébrales et vasculaires dont les accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Précisément, l'étude a comparé les admissions à l'hôpital pour hémorragie sous-arachnoïdienne durant la première vague de l’épidémie de COVID par rapport à la même période avant l'épidémie, pour voir si l'incidence des hospitalisations pour cette complication neurologique suivait la même baisse drastique que les autres urgences neurologiques.
L’hémorragie sous-arachnoïdienne est une hémorragie brutale dans l'espace sous-arachnoïdien, causée généralement par une rupture d'anévrisme. Les symptômes sont sévères, ils comprennent des céphalées et la perte de conscience. Le traitement qui comprend des interventions neurochirurgicales ou endovasculaires se doit d'être le plus précoce possible, sous peine d'incapacité. La SAH est ainsi un fardeau de santé mondial, avec des taux élevés de mortalité et d'incapacité permanente, rappelle le Dr Thanh N Nguyen, neurologue vasculaire et interventionnel au BMC, professeur de neurologie et de radiologie à la Boston University School of Medicine et co-auteur principal de l’étude.
Un déficit de soins partagé avec les autres urgences neurovasculaires
Cette analyse transversale des données de patients pris en charge dans 140 services « AVC », de 37 pays de 6 continents montre, sur 3 périodes de références, du 1er mars au 31 mai 2019 (période témoin sans pandémie), du 1er novembre 2019 au 29 février 2020 (période précédant immédiatement la pandémie) et du 1er mars au 31 mai 2020 (première vague de la pandémie)
- des diminutions critiques de l'incidence de l'hospitalisation pour la SAH, en particulier dans certaines villes dont Paris.
- une baisse générale des taux d'embolisation d'anévrismes rompus recensés à l'hôpital et d'hospitalisations pour SAH, respectivement de 11,5% et 24,6% ;
- cette baisse est plus marquée dans les hôpitaux recevant un plus grand nombre de patients COVID-19 cependant elle reste significative aussi dans les hôpitaux ayant un nombre plus faible de patients COVID ; ce qui suggère que l'accès à des soins adaptés n'était pas le principal facteur de ces diminutions.
Quelles conclusions ? Ces données suggèrent à nouveau une hésitation à venir à l'hôpital chercher les soins nécessaires, y compris en situation de grande urgence et en présence de symptômes critiques, par crainte de contracter COVID-19 et en raison, très probablement, d'une moindre réactivité de la famille et les proches ; avec des conséquences sévères et irréversibles pour ces patients.
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