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COVID-19 : Une biopsie cutanée pour évaluer ses dommages plus profonds

Actualité publiée il y a 2 années 5 mois 1 semaine
American Journal Of Pathology
Une simple biopsie cutanée peut évaluer les dommages tissulaires plus profonds, liés au COVID-19 (Visuel Adobe Stock 242337985)

Une simple biopsie cutanée peut évaluer les dommages tissulaires plus profonds, liés au COVID-19, rapporte cette équipe de pathologistes de la Weill Cornell Medicine (New York). L’étude, présentée dans l’American Journal of Pathology montre toute la capacité de ce test peu invasif à identifier la sévérité de la pathologie chez les patients, à différents stades de la maladie à différents degrés de sévérité, et de permettre une intervention plus précoce et mieux personnalisée.

 

L’analyse d'échantillons de biopsie cutanée révèle en effet que les patients atteints de COVID-19 sévère présentent des caillots dans les petits vaisseaux sanguins veineux et artériels de la peau ce qui n’est pas observé dans la peau des patients atteints d'autres types de maladies pulmonaires infectieuses graves, ou chez les personnes atteintes formes légères de COVID-19.

Une biopsie cutanée peu invasive révèle les lésions profondes liées au COVID-19

Le diagnostic des vaisseaux sanguins permet notamment de distinguer la maladie COVID-19 des autres infections respiratoires et sans avoir recours à des biopsies plus invasives, dont la biopsie nerveuse, rénale ou pulmonaire. « Nous montrons que même au niveau cutané, la maladie COVID-19 est différente des autres infections respiratoires critiques et que la pathologie inhabituelle est systémique », résume l’auteur principal, le Dr Jeffrey Laurence du département d'hématologie de la Weill Cornell Medicine.

 

Une biopsie cutanée peu invasive : il s’agit de simples échantillons de biopsie au poinçon de 4 mm de peau. L’essai est mené auprès de 15 patients suivis en soins intensifs avec COVID-19, de 6 personnes présentant des symptômes légers à modérés de COVID-19, dont la fièvre, des frissons, une toux ou un essoufflement et de 9 patients hospitalisés atteints d'une maladie respiratoire ou rénale grave ou critique, décédés avant le COVID-19.

 

  • Des microthrombi sont détectés chez 13 des 15 patients atteints de COVID-19 sévère ou critique ; aucun microthrombus n’est détecté dans les biopsies de patients atteints de COVID-19 léger à modéré ou de patients de l'ère pré-COVID ;
  • selon les chercheurs, ces changements microvasculaires constituent une caractéristique unique du COVID-19 vs d'autres infections ;
  • une protéine antivirale capable de bloquer la croissance du SRAS-CoV-2, MxA, est retrouvée chez les 6 patients COVID-19 légers à modérés, suggérant que leur système immunitaire combat activement le virus ;
  • une protéine inflammatoire induite par l'interféron, SIN3A, se révèle prédominante dans le réseau microvasculaire de la peau des patients atteints de COVID-19 sévère ou critique. La protéine semble donc associée à la gravité de la maladie COVID et pourrait prédire le risque de tempête de cytokines chez ces patients.

 

Ce sont donc de nouveaux marqueurs, faciles à détecter qui viennent d’être identifiés. Avec, également, des implications cliniques. « Bien que les anticoagulants aient déjà été utilisés dans l'ère pré-COVID-19 dans les pneumonies associées à la septicémie pour réduire la thromboembolie macrovasculaire, la plupart des essais randomisés à ce jour n'ont pas identifié de bénéfices significatifs chez les patients hospitalisés ayant développé un syndrome de détresse respiratoire aiguë COVID-19. Ces médicaments pourraient également ne pas être capables de réduire la thrombose des microvaisseaux trouvée avec un COVID sévère ».

 

La biopsie cutanée est donc une nouvelle piste prometteuse pour identifier les formes sévères de COVID-19, un nouveau mode diagnostique qui devra encore être validé dans une cohorte longitudinale.


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