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COVID-19 : Une mortalité cardiovasculaire sans précédent

Actualité publiée il y a 1 jour 12 heures 51 min
Circulation
2020 voit la plus forte augmentation du nombre de décès par maladie cardiovasculaire -ici aux États-Unis- avec des records au sein des minorités ethniques (Visuel Adobe Stock 337969744)

Durant la première année de la pandémie COVID-19, les décès de cause cardiovasculaires ont fait un énorme bond en avant, en particulier parmi certains groupes de populations, signale cette mise à jour statistique 2023 de l'American Heart Association (AHA) publiée dans la revue Circulation. 2020 voit la plus forte augmentation du nombre de décès par maladie cardiovasculaire -ici aux États-Unis- avec des records au sein des minorités ethniques.

 

Les maladies cardiovasculaires comprennent les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), l'insuffisance cardiaque et l'hypertension artérielle. La maladie coronarienne comprend les artères obstruées ou l'athérosclérose du cœur, et peut ainsi entraîner une crise cardiaque.

 

En 2020, le nombre de décès de cause cardiovasculaire est supérieur à la mortalité cardiovasculaire au cours de n'importe quelle année depuis 2003. Aux Etats-Unis, les plus fortes augmentations de décès sont observées chez les minorités Asiatiques, Noires et Hispaniques. Un retour dramatique d’expérience qui ouvre néanmoins des opportunités majeures pour résoudre les problèmes structurels et sociétaux qui peuvent expliquer ces disparités en matière de santé, relèvent ces experts.

Les maladies cardiovasculaires toujours première cause de décès

Le nombre de décès de maladies cardiovasculaires (MCV), aux États-Unis, est passé de 874.613 en 2019 à 928.741 en 2020. Ainsi, la mortalité par MCV dépasse le pic précédent de 910.000 décès, enregistré en 2003. Ces nouvelles données rappellent et confirment les maladies cardiovasculaires comme la première cause de décès dans le monde, tuant chaque année plus de 19 millions de personnes dans le monde de tous âges, sexes et nationalités.

 

Le poids des différents diagnostics cardiovasculaires :

  • à l'échelle mondiale, les cardiopathies ischémiques (ou maladie coronarienne) et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent les 2 principales causes de décès cardiovasculaires et représentent respectivement 16,2 % et 11,6 % de toutes les causes de décès ;
  • Ces taux ont augmenté dans le monde entier au cours de la dernière décennie dans toutes les régions sauf en Amérique du Nord et en Europe/Asie centrale ;
  • en 1990, les maladies coronariennes représentaient 28,2 % de tous les décès et 18,7 % de tous les décès en 2019 en Amérique du Nord ;
  • les AVC sont passés de 7,3 % de tous les décès en 1990 à 6,4 % de tous les décès en 2019, en Amérique du Nord ;
  • en Europe et en Asie centrale, les maladies coronariennes sont passées de 27,2 % de toutes les causes de décès en 1990 à 24,4 % en 2019, les AVC sont passés de 15,1 % de toutes les causes de décès en 1990 à 12,5 % en 2019.
  • A noter, l'Afrique subsaharienne enregistre la plus faible proportion de décès liés aux maladies cardiovasculaires en pourcentage de toutes les causes de décès.
  • Non seulement le nombre total de décès liés aux maladies cardiovasculaires a augmenté de 2019 à 2020,
  • mais le taux de mortalité ajusté en fonction de l'âge a augmenté pour la première fois depuis de nombreuses années et de 4,6 % en 2020,

explique l’un des principaux auteurs de ce bilan, le Dr Connie W. Tsao, professeur de médecine à la Harvard Medical School et cardiologue au Beth Israel Deaconess Medical Center (Boston) : « Jusque-là, même si le nombre total de décès avait lentement augmenté au cours de la dernière décennie, nous observions une baisse chaque année de nos taux ajustés en fonction de l'âge. En 2020, la pandémie de COVID-19, a inversé la tendance, en particulier avant que les vaccins ne soient disponibles pour ralentir sa propagation ».

 

Les minorités ethniques sont plus fortement touchées par l’augmentation des décès de causes cardiovasculaires. L’analyse relève que les personnes de ces communautés étaient parmi les plus touchées et présentaient un fardeau disproportionné de facteurs de risque cardiovasculaires tels que l'hypertension et l'obésité. Des facteurs socio-économiques, ainsi qu’un accès moindre aux soins de santé n’ont pas permis une prise en charge équitable pour tous.

 

« Nous savons que le COVID-19 a fait des ravages énormes et ces données préliminaires des US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) montrent une augmentation substantielle de la mortalité toutes causes confondues, depuis le début de la pandémie. Le COVID-19 a des impacts à la fois directs et indirects sur la santé cardiovasculaire. Le virus est associé à des troubles de la coagulation et à une inflammation. Nous savons également que de nombreuses personnes qui présentaient des symptômes nouveaux ou préexistants de maladie cardiaque et d'accident vasculaire cérébral ont tardé à consulter, en particulier au début de la pandémie.

 

Ces facteurs ont entraîné un plus grand nombre de patients à des stades plus avancés de maladie cardiovasculaire et donc plus de décès ».


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