COVID et CHIRURGIE ÉLECTIVE : Quel délai pour opérer après une infection à Omicron ?
Les experts en chirurgie et en anesthésie de différentes Sociétés savantes, dont l’Association of Anaesthetists, le Centre for Perioperative Care, Federation of Surgical Specialty Associations, le Royal College of Anaesthetists, le Royal College of Surgeons of England publient une mise à jour sur le moment de la chirurgie élective après un diagnostic d’infection par la variante Omicron du SRAS-CoV-2. Alors que jusque-là, la recommandation était d'éviter une intervention chirurgicale planifiée dans les 7 semaines suivant un test positif pour COVID-19, ces experts appellent, dans la revue Anesthésia, à plus de flexibilité : à moins d'être critique, aucune intervention chirurgicale ne devrait avoir lieu dans les 10 jours suivant un test COVID-19 positif, notamment parce que les patients pourraient toujours être infectieux et mettre en danger d’autres patients et les personnels de santé.
Et si la chirurgie est considérée comme suffisamment urgente pour être bénéfique dans les 7 semaines suivant le test, tous les patients devraient pouvoir bénéficier d’une évaluation du rapport bénéfice-risque, et du risque de décès, et finalement d’une décision partagée avec leur médecin.
Plus de flexibilité mais avec une évaluation pluridisciplinaire et individualisée
En mars 2021, bien avant l'émergence de la variante Omicron, la collaboration COVIDSurg (une collaboration mondiale de plus de 15.000 chirurgiens et anesthésistes travaillant ensemble pour collecter une série de données sur la chirurgie pendant la pandémie de COVID-19) avait conclu à un risque accru de mortalité et à d'autres résultats négatifs pour les patients testés COVID positifs et opérés dans la période de 0 à 6 semaines après le diagnostic. Ces analyses avaient conduit à déconseiller toute chirurgie dans les 7 semaines suivant le diagnostic.
La mise à jour, maintient ce délai de sécurité de 7 semaines suivant l'infection, mais suggère que les avantages d’une chirurgie puissent l’emporter sur les risques d’une telle attente. Les nouvelles recommandations plaident ainsi pour une plus grande flexibilité, sous réserve d’une évaluation multidisciplinaire individualisée des risques pour ces patients nécessitant une intervention chirurgicale élective dans les 7 semaines suivant l'infection par le SRAS-CoV-2. Cette évaluation doit notamment comprendre le calcul du risque de mortalité de base et l'évaluation des facteurs de risque tels que l'âge et l'état fonctionnel du patient, la sévérité et les symptômes persistants de l'infection COVID, ainsi que de facteurs d'intervention, tels que le risque de progression de la maladie qui motive la chirurgie.
« L'infection asymptomatique par le SRAS-CoV-2 avec des variantes précédentes a multiplié par 3 le risque de mortalité péri-opératoire au cours des 6 semaines suivant l'infection, et les hypothèses selon lesquelles l'infection asymptomatique ou légèrement symptomatique par Omicron n'augmente pas le risque ne sont pas fondées », précise le Pr Tim Cook du Royal United Hospitals Bath NHS Foundation Trust, professeur émérite à l’Université de Bristol :
« Les patients présentant des symptômes persistants et ceux atteints de COVID-19 modéré à sévère peuvent nécessiter un délai supérieur à 7 semaines. La chirurgie élective ne doit pas avoir lieu dans les 10 jours suivant le diagnostic d'infection par le SRAS-CoV-2, principalement parce que le patient peut être infectieux, ce qui constitue un risque pour les personnels et les autres patients ».
Les mesures actuelles de prévention du risque de contamination pendant la période péri-opératoire doivent se poursuivre et, compte tenu de la transmissibilité accrue d'Omicron, devraient même être augmentées. Enfin, les patients doivent être invités à informer l'hôpital s'ils sont positifs pour l'infection par le SRAS-CoV-2 dans les 7 semaines précédant la date prévue de leur opération.
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