CRISE CARDIAQUE : Pourquoi le mental est décisif pour la récupération
« Quand le cerveau se met dans un état d’activation émotionnelle positive et de motivation, le cœur en « profite » aussi »,
explique cette équipe de cardiologues du Technion (Institut de technologie d'Israël). Ces découvertes pas si surprenantes, présentées dans la revue Nature Cardiovascular Research, rappellent, de manière plus simple, l’importance du mental et de « l’envie et la satisfaction de vie » pour la récupération d’une maladie – dont la crise cardiaque.
Ici, c’est précisément l’activation du système de récompense qui semble favoriser la récupération après une crise cardiaque. Ce système, un réseau cérébral, s’active dans les états émotionnels positifs et, chez la souris, cette activation réduit considérablement l'étendue des cicatrices d'infarctus (fibrose) et améliore les résultats cliniques post-crise cardiaque.
Un lien de causalité entre le système de récompense et la récupération d’une crise cardiaque
On sait depuis longtemps que les états émotionnels peuvent influencer la fonction cardiaque. Un stress aigu peut déclencher un événement cardiovasculaire, de type crise cardiaque. Le syndrome du cœur brisé (ou tako-tsubo), une maladie dans laquelle une partie du muscle cardiaque s'affaiblit rapidement, sans blocage pourtant des artères coronaires peut également se déclencher sous l’effet d’un stress aigu. De même, les processus psychologiques ont un impact bien documenté sur la récupération et la guérison de nombreuses maladies. Enfin, des humeurs négatives, l’anxiété et la dépression peuvent dégrader et aggraver la santé cardiaque, des émotions positives pouvant l’améliorer.
Une connexion cœur-cerveau : cette connexion, qui reste moins connue que l’axe intestin – cerveau pourrait être ciblée pour améliorer les traitements des maladies cardiaques. Les crises cardiaques surviennent lorsque le flux sanguin vers le muscle cardiaque (myocarde) est obstrué par un blocage partiel ou complet d'une artère coronaire par des caillots. Dans la phase aiguë, cela peut entraîner différents symptômes graves, dont une arythmie potentiellement mortelle (arrêt cardiaque soudain). Dans la phase chronique, une privation prolongée d'apport d'oxygène au myocarde peut entraîner une nécrose et des cicatrices post-nécrotiques dans le cadre d'une réaction inflammatoire. Cela conduit à un déclin progressif de la capacité du cœur à pomper jusqu’à l’insuffisance cardiaque.
Le système de récompense est activé par la libération de dopamine dans l’aire tegmentale ventrale (VTA) du cerveau. Les attentes positives et la motivation stimulent les neurones du VTA. De précédentes recherches ont montré que l’activation des neurones dopaminergiques VTA module l’activité immunitaire, en partie via la régulation du système nerveux sympathique.
L’étude montre que :
- la stimulation de la VTA après un infarctus induit une modulation favorable de la réponse immunitaire au sein du myocarde endommagé, une réduction de la fibrose myocardique, une augmentation de la formation de vaisseaux sanguins et, plus globalement, une amélioration et une récupération des performances cardiaques ;
- ces effets bénéfiques sur le cœur sont médiés, au moins en partie, par la sécrétion de la protéine, composant C3 du complément, par le foie, également acteur du système immunitaire.
Alors qu’il existe plusieurs méthodes pour stimuler le système de récompense chez l’Homme, cette découverte ouvre de nouvelles perspectives de traitement des crises cardiaques et d’accélération de la récupération.
Plus largement, c’est aussi la démonstration de l’importance d’un « bon mental » pour la récupération d’un événement cardiaque, ou de nombreuses autres maladies curables.
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