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SUICIDE : L’IA efficiente dans la détection du risque

Actualité publiée il y a 2 heures 50 min 2 sec
JAMA Network Open
On connaît le défi que représente la détection de l’idéation suicidaire et du risque de suicide chez les patients -et les proches (Visuel Adobe Stock 614804970)

On connaît le défi que représente la détection de l’idéation suicidaire et du risque de suicide chez les patients -et les proches. Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 700.000 personnes se suicident chaque année dans le monde. Ce nouveau système d'intelligence artificielle (IA) promet d’aider les médecins à identifier les patients à risque de suicide. Développé à l'Université Vanderbilt (Nashville) et présenté dans le JAMA Network Open, cette application détecte un risque chez environ 8 % des patients testés.

 

L’auteur principal, le Dr Colin Walsh, de l'Université Vanderbilt, rappelle que la détection de troubles de la santé mentale pourrait en effet fortement bénéficier de ces systèmes e détection, basés sur l’IA. La recherche montre en effet que les alertes cliniques pilotées par l'intelligence artificielle (IA) contribuent bien ici à l’identification de patients à risque de suicide. Ce type de système pourrait ainsi considérablement améliorer la prévention du suicide en routine clinique.

 

L’étude teste le système d'IA en question, appelé Vanderbilt Suicide Attempt and Ideation Likelihood model (VSAIL), dans 3 cliniques de neurologie de l’Etat. L’équipe compare 2 approches :

 

  • celle d'alertes automatiques qui interrompent le flux de travail du médecin,
  • et un modèle plus passif qui intègre et affiche simplement des données sur le risque éventuel dans le dossier électronique du patient. Le test, mené globalement pour 7.732 consultations de patients sur une période de 6 mois, a donné lieu à 596 alertes de dépistage au total.

L’analyse des données révèle que :

 

  • les alertes automatiques adressées au médecin, sont beaucoup plus efficaces, amenant les médecins à effectuer des évaluations plus poussées du risque de suicide ;
  • en pratique 42 % de ces alertes automatiques ont été jugées suffisamment sérieuses par les cliniciens pour justifier ces évaluations approfondies, vs 4 % avec le système passif ;
  • le modèle s’est avéré efficace pour identifier les patients à haut risque, précisément 1 patient sur 23 signalés par le système ayant par la suite exprimé des pensées suicidaires.

 

Alors qu’il n’existe pas -et dans aucun système de santé- de protocole de dépistage universel de ce risque, l’outil VSAIL permet de sensibiliser au risque individuel et d’orienter le patient vers un dépistage clinique. On sait, de plus, que 77 % des personnes qui se suicident ont été en contact avec des professionnels de la santé mentale au cours de l’année précédant leur décès. Ces patients constituent une cible évidente pour ce premier niveau d dépistage via l’IA.

 

Des implications pour d’autres troubles : les chercheurs suggèrent que des systèmes similaires pourraient être testés dans d'autres contextes médicaux. Même s’il s’agira d’équilibrer l'efficacité des alertes vs leurs inconvénients possibles (surdiagnostic, surtraitement).


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