DÉMENCE : L’arrêt du tabac, une évidence
Les études se font moins nombreuses sur les effets néfastes du tabagisme, sans doute parce qu’ils sont déjà largement documentés. Plus nombreuses au contraire sont les recherches qui confirment le lien entre la maladie cérébrovasculaire et la démence. Du tabagisme au risque de démence, il n’y a qu’un pas. Cette nouvelle recherche sur le sujet, publiée dans les Scientific Reports, nous le rappelle, avec un message simple : fumer enfume aussi le cerveau.
Cette analyse menée par une équipe du Translational Genomics Research Institute (TGen, Phoenix, Arizona) des données de 70.000 participants, établit un lien indiscutable entre la démence et le tabagisme via la maladie cardiovasculaire. Autre conclusion de cette large étude, les femmes sont davantage affaiblies sur un plan cognitif par le tabagisme (Voir visuel ci-dessous).
Il s’agit de la plus large étude jamais menée sur les associations entre le tabagisme, la maladie cardiovasculaire et la fonction cognitive, et elle confirme les effets du tabagisme sur 2 fonctions majeures, la capacité d'apprentissage et la mémoire.
C’est le concept de « contributions vasculaires à la déficience cognitive et à la démence » ou VCID (vascular contributions to cognitive impairment and dementia), qui s’impose ici, sur le principe que l’accident vasculaire cérébral et/ou d'autres lésions cérébrales vasculaires peuvent, en effet, provoquer des changements importants dans la mémoire, la pensée et le comportement.
Or le tabagisme exacerbe ces contributions vasculaires à la déficience cognitive
Un effet dépendant du sexe : L’auteur principal, Matt Huentelman, professeur de neurogénomique commente ces résultats : « le tabagisme et la maladie cardiovasculaire ont un impact sur l'apprentissage verbal et la mémoire tout au long de l'âge adulte et dès l'âge de 18 ans. Nous montrons que le tabagisme est associé plus significativement à une diminution de la fonction d'apprentissage et de la mémoire chez les femmes, alors que le système cardiovasculaire est plus fortement associé à une diminution de la fonction d'apprentissage et de la mémoire chez les hommes ». En d’autres termes, l’effet déclin cognitif du tabagisme semble plus fortement médié par le système vasculaire chez les hommes.
Si les raisons de ces effets associés au sexe ne sont pas totalement comprises, il est important de considérer ce critère dans l’évaluation de la contribution vasculaire à la déficience cognitive chez les patients.
Le tabagisme constitue donc un prédicteur important du déclin cognitif, au-delà d’être le facteur évitable principal de maladies et de décès dans le monde. L’étude révèle que son impact sur l'acuité mentale semble progresser au fil du temps, les autres facteurs de mode de vie pouvant également influer sur ses effets.
Arrêter de fumer est donc une évidence pour repousser la démence.
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