DÉPRESSION : Des caractéristiques uniques après un trauma cérébral
La dépression après une lésion cérébrale traumatique
pourrait être caractérisée comme une nouvelle maladie distincte,
conclut cette équipe de neurologues et de psychologues du Brigham and Women's Hospital (BWH). Ces données, publiées dans la revue Science Translational Medicine, décrivent ainsi un trouble dépressif cliniquement distinct avec des implications pour le traitement des patients.
L’auteur principal, le Dr Shan Siddiqi commente la recherche : « Nos découvertes contribuent à expliquer comment le traumatisme physique de circuits cérébraux spécifiques peut conduire au développement de la dépression. La dépression après un traumatisme cérébral devrait alors être traitée comme une maladie distincte. De nombreux cliniciens avaient ‘ailleurs suggéré qu'il s'agit d'un trouble distinct avec une symptomatologie et une réponse au traitement uniques,
en particulier avec une mauvaise réponse aux antidépresseurs conventionnels »
L’étude, menée également en partenariat avec l'Université de Washington à St. Louis, de la Duke University, l'Université de Padoue et l'Uniformed Services University (Bethesda, US) a suivi 273 participants victimes de lésions cérébrales traumatiques ou pas, s’inspire d’un petit essai clinique mené sur l’utilisation de la stimulation cérébrale qui avait mis en lumière un modèle spécifique d'anomalies cérébrales chez ce groupe de patients.
Les participants de la nouvelle étude avaient été victimes de blessures sportives, de blessures militaires ou d'accidents de voiture. Les chercheurs ont comparé leur IRM cérébrale à l'état de repos, effectuée jusqu'à 200.000 points dans le cerveau à celle de participants exempts de lésion cérébrale traumatique. Un algorithme d'apprentissage automatique a permis ensuite de générer une carte individualisée du cerveau de chaque participant. L’analyse révèle que :
- l'emplacement du circuit cérébral impliqué dans la dépression est le même chez les personnes victimes de trauma cérébral, vs témoins,
- cependant, les victimes présentent des anomalies de nature différente ;
- la connectivité dans ce circuit est réduite dans la dépression sans trauma et augmentée dans la dépression post-lésion traumatique.
Ainsi, la dépression associée à une lésion cérébrale traumatique semble issue d’un processus pathologique spécifique et les chercheurs proposent de nommer cette forme de dépression :
« syndrome dépressif post-traumatique ».
« il y a encore beaucoup d’anomalies que nous ne comprenons pas, mais nous commençons à faire des progrès dans la compréhension de cette forme de dépression », concluent les chercheurs, qui prévoient des recherches supplémentaires visant à évaluer le comportement des participants de manière plus sophistiquée et de définir plus précisément les différents syndromes neuropsychiatriques associés aux traumatismes cérébraux.
L’objectif étant de développer des traitements mieux personnalisés.
Autres actualités sur le même thème
GLOSSOPHOBIE : Voix cassée ? C’est peut-être le stress
Actualité publiée il y a 5 années 3 moisSYNDROME de FATIGUE CHRONIQUE: Il est dans l'intestin, pas dans la tête!
Actualité publiée il y a 8 années 4 moisSTRESS : 3 fruits par jour pour rester délicieusement zen
Actualité publiée il y a 3 années 6 moisMÉMOIRE de TRAVAIL : Comment la répétition permet sa consolidation
Actualité publiée il y a 4 mois 6 jours