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DÉPRESSION POST-PARTUM : La perspective d’un test sanguin de détection

Actualité publiée il y a 13 heures 42 min 9 sec
Neuropsychopharmacology
Cette équipe présente un nouveau test sanguin, basé sur des niveaux caractéristiques de stéroïdes neuroactifs et capable de prédire le risque de dépression post-partum (Visuel Adobe Stock 19728620)

Cette équipe de la Weill Cornell Medicine (New York) présente un nouveau test sanguin, basé sur des niveaux caractéristiques de stéroïdes neuroactifs et capable de prédire le risque de dépression post-partum. Les résultats de la recherche, publiés dans la revue Neuropsychopharmacology, promettent un moyen fiable et simple, et faiblement invasif, d'identifier les femmes à risque de dépression post-partum, avant l'apparition des symptômes, ce qui permettrait une intervention plus précoce, et moins d’effets indésirables chez la mère et le nouveau-né.

 

La dépression post-partum, une dépression sévère qui survient après l'accouchement, touche 10 à 15 % des nouvelles mères, provoquant une détresse émotionnelle avec des effets à la fois sur la mère, l’enfant et toute la famille. Parmi lesquels, des difficultés à créer un lien avec le bébé, et chez les parents, des sentiments de désespoir et de tristesse, de la fatigue, une perte d’appétit, des troubles du sommeil...

 

Or la dépression post-partum est caractérisée, entre autres marqueurs, par des niveaux spécifiques de certains stéroïdes neuroactifs, des molécules dérivées de l'hormone progestérone, dans le sang et au cours du 3è trimestre de grossesse. Ces molécules influencent la réponse au stress du cerveau et la régulation émotionnelle. Le nouveau test sanguin va donc mesurer les niveaux de ces molécules et leurs rapports.

Mesurer les niveaux de stéroïdes neuroactifs prédictifs

De précédentes recherches avaient déjà associé les niveaux de stéroïdes neuroactifs avec les variations et sautes d’humeur au fil du temps, ici l’équipe a fait l’hypothèse qu’ils pouvaient constituer un signal d’alerte de la dépression post-partum.

 

L’étude est menée auprès de 136 femmes non déprimées pendant la grossesse et dont les niveaux de stéroïdes neuroactifs ont été mesurés par analyse de sang à plusieurs points au cours de la grossesse.

 

  • 33 participantes ont développé des symptômes de dépression post-partum ;
  • 2 stéroïdes neuroactifs dérivés de la progestérone ont été identifiés, qui semblent affecter -et prédire- le risque de dépression post-partum :  la prégnanolone et l’isoallopregnanolone. La prégnanolone agit sur le récepteur GABA-A pour fournir des effets calmants et réduire le stress. Inversement, l’isoallopregnanolone interagit avec le récepteur GABA-A pour augmenter le stress ;
  • les participantes qui ont développé une dépression avaient un rapport prégnanolone/progestérone plus faible et un rapport isoallopregnanolone/prégnanolone plus élevé au cours du 3è trimestre de grossesse ;
  • des taux élevés de progestérone en fin de grossesse s’avèrent également associés à un risque plus élevé de dépression post-partum, qui peut s’expliquer par une diminution du métabolisme de la progestérone en ses produits bénéfiques en aval.

 

Prises ensemble, et sous réserve d’être confirmées, ces données inspirent un test sanguin capable de prédire le développement de la dépression, « mais peut-être aussi d’autres maladies psychiatriques », concluent les auteurs.

 

Actuellement, 2 nouveaux traitements, la brexanolone et la zuranolone, peuvent être prescrits dès qu’une personne reçoit un diagnostic de dépression post-partum. L’étude ouvre la voie à un traitement préventif pour les femmes enceintes dont les analyses sanguines révèlent des niveaux de stéroïdes neuroactifs associés à ce risque accru de dépression post-partum.


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