DÉPRESSION POST-PARTUM : Quels bénéfices des antidépresseurs ?
Faut-il traiter par antidépresseurs, ici précisément par ISRS (Inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine), les mères qui développent une dépression post-partum ? Quels sont les résultats d’un tel traitement sur la santé de la mère et de l’enfant ? Cette large étude menée par une équipe du King’s College et de l’Université d’Oslo, publiée dans le JAMA Network Open, suggère que le traitement postnatal par ISRS est bien associé à un risque réduit de problèmes de santé mentale maternelle et de troubles du comportement chez l'enfant au cours de la petite enfance.
Les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine sont indiqués pour le traitement de la dépression postnatale, cependant il existe un manque de preuves concernant leurs résultats à long terme chez la mère et son enfant. Ces nouvelles données soutiennent les bénéfices du traitement postnatal par ISRS chez les femmes souffrant de dépression postnatale.
L’étude : il s’agit d’une analyse des données de la cohorte Norwegian Mother, Father and Child Cohort, soit de participantes recrutées aux semaines 17 et 18 de leur grossesse, de 1999 à 2008, et qui ont été suivies après l'accouchement jusqu’en 2022. Le diagnostic de dépression postnatale a été défini par un score de 7 ou plus sur l'échelle de dépression postnatale d'Édimbourg. Le traitement postnatal par ISRS a été identifié à l'aide de données autodéclarées au 6e mois du post-partum. L’analyse révèle que :
- Parmi l’ensemble des participantes, 14 % soit 8.671 répondaient aux critères de diagnostic de dépression postnatale et 2 % soit 177 ont reçu un traitement ISRS postnatal ;
-
le traitement postnatal par ISRS permet d’atténuer l’association entre la dépression postnatale et la dépression maternelle ultérieure,
- d’améliorer la relation conjugale,
- de réduire les troubles ou problèmes de comportement de l'enfant durant la petite enfance et de limiter son risque de trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité (TDAH) jusqu'à l’âge de 5 ans.
Ces résultats sont donc en faveur du traitement postnatal par ISRS et montrent qu’un tel traitement peut apporter des bénéfices à long terme aux femmes souffrant de dépression postnatale mais également à leur enfant.
L’étude apporte ainsi des informations précieuses aux cliniciens et aux femmes souffrant de dépression postnatale pour prendre des décisions thérapeutiques éclairées.
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