DIABÈTE de type 1 : Le sémaglutide réduit aussi le besoin d’insuline
Cette équipe de l’Université de Buffalo (UB) documente, avec cet essai publié dans le New England Journal of Medicine (NEJM) un nouvel avantage du sémaglutide : après un tel traitement, les patients diabétiques de type 1, qui viennent d’être diagnostiqués- n'ont plus besoin que de peu ou pas d'insuline. « Il pourrait s’agir du changement le plus spectaculaire dans le traitement du diabète de type 1 depuis la découverte de l’insuline en 1921 », écrit l’auteur principal, le Dr Paresh Dandona, sous réserve de validation par des études plus vastes sur des périodes de suivi prolongées.
En pratique, le traitement des patients diabétiques de type 1 nouvellement diagnostiqués avec du sémaglutide (noms commerciaux Ozempic, Wegovy et Rybelsus) peut réduire considérablement, voire éliminer, le besoin d'insuline injectée.
Éliminer les injections d'insuline chez les diabétiques de type 1 ?
C’est bien la conclusion de cette petite étude de l’Université de Buffalo, « des résultats d’une étude, certes modeste, mais si prometteurs pour les patients diabétiques de type 1 nouvellement diagnostiqués », commente le Dr Dandona, professeur de médecine, ancien chef de service d'endocrinologie de l'UB. Ces premières données, compte-tenu des implications possibles, justifient en effet amplement le lancement d’études plus vastes.
L’étude est menée auprès de 10 patients suivis au service d’endocrinologie de l’UB entre 2020 et 2022, nouvellement diagnostiqués (au cours des 3 à 6 derniers mois) avec un diabète de type 1. Le taux moyen d’HbA1c (taux de sucre dans le sang moyen sur 90 jours) au moment du diagnostic était de 11,7, bien au-dessus de la recommandation d’HbA1c de 7 ou moins de l’American Diabetes Association. Les patients ont d'abord été traités avec une faible dose de sémaglutide tout en poursuivant la prise d’insuline au moment des repas (bolus) et de l'insuline basale (de fond). Au fil de l'étude, la dose de sémaglutide a été augmentée tandis que l'insuline au cours des repas a été réduite.
- En 3 mois, toutes les doses d'insuline administrées au cours des repas ont pu être supprimées pour tous les patients ;
- en 6 mois, l'insuline basale a pu être supprimée chez 7 des 10 patients et cette suppression a pu être maintenue jusqu’à la fin de la période de suivi de 12 mois ;
- durant le suivi, l’HbA1c moyenne des participants est tombée à 5,9 à 6 mois et à 5,7 à 12 mois.
Des médicaments du diabète de type 2 indiqués dans le traitement du type 1 ?
L’équipe de l’UB avait déjà été la première à regarder, dès 2011, si le liraglutide, un autre médicament contre le diabète de type 2, pouvait apporter des avantages dans le traitement du diabète de type 1. Les chercheurs avaient fait le constat que de nombreux patients diabétiques disposaient encore d'une certaine réserve d'insuline dans les cellules bêta du pancréas. En particulier, au moment du diagnostic de diabète et en moyenne, cette réserve était estimée à 50 % de la capacité normale. A partir de là, un médicament comme le sémaglutide, qui stimule la sécrétion d’insuline par la cellule bêta, pourrait remplacer l’administration d’insuline au cours des repas.
- Vérifier si le traitement par sémaglutide permet de remplacer l’insuline prise au cours des repas, donc réduire la dose d’insuline, améliorer le contrôle glycémique, réduire l’HbA1c et éliminer les fluctuations dangereuses de la glycémie, cette petite étude en apporte déjà une preuve de concept.
Avec quelques effets secondaires modestes cependant : comme, chez certains participants, des nausées et des vomissements ainsi qu'une suppression de l'appétit, ce qui a conduit un certain nombre de patients à perdre du poids- un effet qui constitue généralement un avantage puisque 50 % des patients atteints de diabète de type 1 sont en surpoids ou obèses.
Les auteurs ajoutent que « même la dose d'insuline basale semble pouvoir être réduite ou complètement supprimée chez la majorité des patients ».
Il est clair que si ces résultats étaient confirmés par de plus larges études sur des périodes de suivi plus longues, il pourrait s’agir du changement le plus spectaculaire dans le traitement du diabète de type 1 depuis la découverte de l’insuline.
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