DIABÈTE : L’utilisation paternelle de metformine associée à des malformations congénitales
L’utilisation paternelle de la metformine est associée à des malformations congénitales majeures chez l’enfant -à naître- lorsque l’antidiabétique est utilisé pendant la période de développement des spermatozoïdes, conclut cette équipe des Universités du Danemark du Sud et de Stanford qui publie ses travaux dans les Annals of Internal Medicine. Avec une implication importante : les hommes atteints de diabète qui prennent de la metformine devraient demander à leur médecin s'ils doivent changer de traitement lorsqu'ils essaient de concevoir un enfant.
Cette vaste étude de cohorte révèle ainsi que les bébés nés de pères ayant pris de la metformine pendant la période de développement du sperme, présentent un risque accru de malformations congénitales, en particulier de malformations génitales chez les garçons. Alors que le contrôle du diabète affecte également la qualité du sperme, l'arrêt du traitement par la metformine pose évidemment question.
Le diabète -comme ses traitements- influe sur la fertilité des hommes
Le diabète survient à un âge de plus en plus jeune et chez des personnes en âge de procréer. Chez les hommes, on sait que le diabète compromet la qualité du sperme et est associé à une altération de la fertilité. Mais, certains antidiabétiques peuvent également affecter la fertilité chez les hommes.
L’étude : il s’agit de l’analyse des données des registres nationaux des naissances, des patients et des prescriptions pour évaluer si le risque de malformations congénitales varie chez les enfants nés de pères diabétiques, traités par insulinothérapie ou avec la metformine ou d’autres antidiabétiques oraux. Les bébés ont été considérés comme exposés à un médicament contre le diabète si leur père avait reçu au moins 1 prescription au cours des 3 mois précédant la conception. Les chercheurs ont comparé les malformations congénitales et leur incidence chez les bébés en fonction des médicaments contre le diabète pris par le père, les moments de la prise du médicament et en comparaison avec les frères et sœurs non exposés des bébés. Cette analyse révèle que :
- l’incidence des anomalies congénitales n’est pas accrue chez les bébés de pères ayant reçu de l'insuline ;
- ce risque est en revanche accru chez les bébés de pères ayant pris de la metformine ;
- en revanche, la prise de metformine avant ou après le développement des spermatozoïdes n'augmente pas le risque de malformations congénitales chez l’enfant ;
- les frères et sœurs non exposés ne présentaient pas non plus de risque accru.
En regard de l’épidémie de diabète, les auteurs appellent donc à des recherches plus poussées chez les futurs pères ou les jeunes hommes atteints de diabète, et les rapports bénéfice-risque de la gestion pharmacologique et des mesures de mode de vie portant notamment sur l'alimentation, l'exercice physique et la perte de poids.
Des résultats donc extrêmement préoccupants, étant donnée la prévalence de l'utilisation de la metformine comme traitement de première ligne pour le diabète de type 2.
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