DOULEUR, ANXIÉTÉ : Mieux l’évaluer chez les résidents incapables de s’exprimer

Comment mieux évaluer la douleur, de l'anxiété et d'autres symptômes chez les résidents d'EHPAD incapables de s'exprimer ? Ces gériatres de l’Institut Regenstrief proposent ici un outil « repensé » qui permet de mesurer la détresse physique et émotionnelle, le bien-être et les symptômes de fin de vie. Alors que près de la moitié des résidents souffrent de troubles cognitifs et sont incapables de communiquer certains symptômes, cet outil apporte une meilleure capacité d’adaptation des soins, en particulier un diagnostic de l’éligibilité aux soins palliatifs.
Cet outil prend place dans le vaste programme de recherche UPLIFT-AD (Utilizing Palliative Leaders in Facilities to Transform care for people with Alzheimer's Disease), mené dans plusieurs États et établissements par l’équipe d’Indianapolis. Les auteurs expliquent comment ils ont repensé puis validé un outil d'évaluation des symptômes utilisé dans le monde entier. L’outil avait été initialement conçu pour permettre aux familles de personnes démentes de documenter leurs symptômes après le décès, afin de mieux documenter ces caractéristiques de la démence, modérée à sévère.
L’étude teste cet outil chez des résidents et valide sa capacité à détecter et évaluer la détresse physique et émotionnelle, ainsi que les symptômes précurseurs de la fin de vie. Une validation qui va également permettre d'élaborer des recommandations de prise en charge de ces symptômes dans les EHPAD.
Evaluer ces symptômes et les besoins de soins des résidents :
« Les résidents qui reçoivent des soins en EHPAD ont des besoins larges et importants, d’aide au fonctionnement au quotidien, de traitement de comorbidités chroniques complexes, et parfois de soins palliatifs. Evaluer ces symptômes et ces besoins, en particulier chez ceux souffrant de troubles cognitifs, est un défi », explique l’un des auteurs principaux, le Dr Unroe, chercheur à l'Institut Regenstrief et professeur de médecine à l’Université de l’Indiana : « au cours de mes 20 années de pratique clinique en EHPAD, j'ai pu observer que
les données sur les symptômes que nous recherchons ne sont souvent pas disponibles dans les dossiers
ce qui rend difficile d’évaluer aussi les réponses des patients aux traitements et aux soins. De plus, il est souvent impossible de demander directement à ces patients d’auto-évaluer leurs symptômes. Ce nouvel outil testé auprès de résidents déments nous apporte les données nécessaires à adapter le plan de soins ».
Si l’on sait que l'accès aux soins palliatifs devrait être élargi en EHPAD, ce nouvel outil du programme UPLIFT-AD va permettre de mieux identifier les patients déments éligibles.
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