DYSFONCTION ÉRECTILE : Ses facteurs psychologiques méritent plus d’attention
Alors que la dysfonction érectile touche jusqu'à 80 % des hommes de plus de 60 ans, que parmi ses principaux facteurs figurent aussi des aspects psychologiques, ceux-ci méritent plus d’attention, relève cette équipe de la Leeds Trinity University (Angleterre). Les chercheurs anglais nous proposent, dans la revue Current Directions in Psychological Science, une méta-analyse qui engage les cliniciens à mieux prendre en compte les composantes psychologiques dans la prise en charge de la maladie.
Les traits de personnalité et les problèmes de santé mentale font partie des facteurs liés à la dysfonction érectile (DE), mais restent des facteurs négligés. Cette revue de la littérature publiée sur le sujet a donc cherché à rassembler les principales données sur la psychologie de la dysfonction érectile afin de sensibiliser les cliniciens mais aussi les personnes touchées et leurs partenaires à l'impact psychologique de la condition.
Définie comme une incapacité constante ou récurrente à atteindre ou à maintenir une érection suffisante pour la satisfaction sexuelle,
la dysfonction érectile a des origines biologiques mieux connues, qui vont des troubles cardiaques, à la consommation de substances, aux blessures ou à certaines chirurgies. Mais elle a aussi ses facteurs psychologiques comme le stress, la dépression et les pensées intrusives (rumination). L’équipe fait remarquer, données à l’appui que :
facteurs biologiques et psychologiques interagissent
alors qu’en clinique, on résume souvent ses causes aux facteurs biologiques.
Cette revue de la littérature nous apprend que :
- les hommes à score élevé de névrosisme et à faible score en extraversion sont confrontés à un risque accru de dysfonction érectile ;
- les hommes à score élevé de névrosisme et à faible score en extraversion sont également plus susceptibles d’adopter des comportements malsains tels que le tabagisme et l’inactivité physique, des comportements de santé qui contribuent, cette fois « de manière biologique » à la dysfonction érectile ;
- le stress chronique et la dépression contribuent également à un risque accru de dysfonction érectile, le stress élevant les niveaux de cortisol et augmentant l'activité du système nerveux, ce qui peut perturber les processus érectiles ;
- d’autres causes psychologiques sous-jacentes comprennent l’anxiété liée à la performance, qui peut détourner l’attention des signaux cérébraux qui déclenchent et maintiennent l’érection.
La dysfonction érectile entraîne ses propres troubles psychologiques : elle peut induire la honte et l’humiliation, une baisse de l’estime de soi et de la confiance en soi. Elle peut ôter toute intimité au partenaire, qui à son tour se sent rejeté. Ces conséquences psychologiques méritent des recherches plus approfondies « pour mieux comprendre comment les facteurs psychologiques contribuent et pourraient être impliqués dans la prise en charge » de la maladie.
Quid des thérapies « psy » ? Si la recherche clinique a exploré tout un arsenal de traitements biologiques, des suppléments de testostérone aux médicaments tels que le Viagra, les traitements psychologiques, dont les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ont été peu étudiés et les études ont alors donné des résultats mitigés.
Les chercheurs appellent à mieux comprendre l’interaction des causes psychologiques et biologiques et à élargir les recherches auprès de différents groupes de population.
« Il est important de se rappeler que la dysfonction érectile est un problème courant qui touche les hommes de tous âges. Les traitements psychologiques tels que la thérapie de couple ont également leur rôle à jouer dans le traitement de la dysfonction érectile ».
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