INCONTINENCE : Les hommes sont-ils laissés pour compte ?
La prévalence de l’incontinence urinaire est plus élevée chez les femmes et on a toujours trop tendance à croire que l’incontinence urinaire est une maladie réservée aux femmes. Pourtant, si elle est moins fréquente que l’incontinence urinaire féminine, l’incontinence urinaire masculine (IUM) survient chez 5 % des quadras et sa prévalence augmente, comme chez les femmes, avec l’âge. En dépit de cette prévalence non négligeable, les hommes souffrant d’une incontinence urinaire sont en général moins bien pris en charge, et connaissent mal les traitements et les dispositifs disponibles. De nombreux hommes continuent ainsi à vivre, avec leur incontinence, une détresse au quotidien.
Si l’IUM reste rare chez les hommes de moins de 60 ans (10%), elle touche plus de 40% des hommes de plus de 80 ans. La prévalence de l’incontinence urinaire masculine serait globalement en augmentation mais à des niveaux extrêmement variables, selon les types et en fonction des groupes de patients (1). Ainsi, sa prévalence est réputée plus élevée chez les résidents ou patients institutionnalisés.
Les hommes souffrent plutôt d’urgenturie, les femmes d’incontinence à l’effort : les hommes présentent majoritairement une incontinence par impériosités ou urgenturie (40 à 80% des cas) suivie de l’incontinence mixte et de l’incontinence urinaire d’effort (10% des cas), alors que les femmes souffrent plutôt d’incontinence d’effort, ou mixte (2).
Chez les hommes, une histoire de prostate, chez les femmes une histoire « de vie » : Si l’âge et l’obésité sont des facteurs clés, communs aux deux sexes, chez les hommes, le développement de l’incontinence urinaire masculine fait fréquemment suite à une intervention chirurgicale touchant la prostate (prostatectomie ou résection trans-urétrale de prostate). Mais là encore l’incidence de l’IUM est très variable, en fonction du type d’intervention, de la technique opératoire. Elle peut néanmoins dépasser une prévalence de 30 %, un an après une prostatectomie. Cette incontinence post-chirurgie va toucher des hommes plus jeunes. Ainsi, l’incontinence urinaire d’effort est plus fréquente après prostatectomie radicale et l’hyperplasie prostatique est une cause fréquente d’urgenturie chez l’homme. Enfin, la prévalence de l’incontinence urinaire masculine est de 4 % 5 ans post-radiothérapie.
La douleur chez les femmes, la détresse chez les hommes : alors que l’incontinence urinaire est considérée comme une pathologie plutôt féminine, les hommes hésitent à consulter. Si plus de 30% des hommes très âgés en souffrent, seule la moitié iront consulter spécifiquement pour ce problème. Une étude scandinave, une des rares sur le sujet, menée auprès de patients âgés et incontinents confirme que seule la moitié d'entre eux a demandé de l'aide au médecin généraliste. Et si chez les femmes c’est la durée des symptômes et la douleur qui poussent à consulter, chez les hommes c’est avant tout la détresse vécue au quotidien. Enfin, chez les patients qui ne vont pas consulter, l’incontinence est généralement considérée comme un trouble lié à l'âge et faisant partie du vieillissement normal (4).
Les hommes sont pris au dépourvu : ainsi de nombreux hommes considèrent l'incontinence comme une maladie bégnine et sans options de traitement disponibles. Une étude néerlandaise montre que les hommes sont en général moins bien pris en charge que les femmes et ceci jusqu’au choix et au port de protections. 15% des hommes et 87% des femmes incontinents, participants à l’étude utilisaient des protections (5). « Les hommes portent moins souvent de protections parce qu’ils n’en connaissent pas l’existence, n’en ont jamais utilisées, ou sont gênés d’en parler et d’en acheter » (3).
Pourtant des traitements existent ainsi que des palliatifs absorbants, discrets et confortables, adaptés à l’anatomie masculine (ex. TENA Men).
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