e-CIGARETTE : Un substitut nicotinique et cannabique ?
Les cigarettes électroniques sont couramment utilisées pour tenter d'arrêter de fumer, mais sont-elles un dispositif de sevrage efficace respectivement pour les fumeurs de cigarettes classiques et de cannabis ? De nombreuses études ont regardé quelle était leur efficacité par rapport aux substituts nicotiniques approuvés comme traitements d’aide au sevrage tabagique.
Cette petite revue de la littérature apporte de nombreuses preuves de l’efficacité de la e-cigarette « pour arrêter de fumer », chez les fumeurs qui le souhaitent et qui dans la mesure du possible, se font aider.
De premières données de la littérature soutiennent également le vaping d’eliquide au cannabidiol (CBD) comme alternative à la consommation de cannabis.
Les eliquides comprennent généralement du propylène glycol et du glycérol, avec ou sans nicotine et arômes, et sont stockés dans des cartouches jetables ou rechargeables. Il existe aujourd’hui des eliquides "à la nicotine" mais aussi "au cannabidiol", un cannabinoïde non psychotrope du cannabis, aujourd’hui autorisé, au contraire de l’autre cannabinoïde, le THC, toujours considéré comme un produit stupéfiant. Il devient donc possible de « vaper » la nicotine ou le CBD et de réduire de nombreux risques associés à la fumée du tabac ou du cannabis.
Plusieurs études confirment aujourd’hui l’efficacité de la e-cigarette pour le sevrage tabagique.
Dès 2013, un essai contrôlé randomisé (1) concluait à une efficacité similaire des toutes « premières » cigarettes électroniques et des patchs nicotiniques dans le sevrage tabagique.
Plus tard, de nouvelles recherches ont précisé quelques conditions d’efficacité cependant : être décidé à arrêter, s’en tenir exclusivement à la e-cigarette au moins durant un mois et utiliser durant les premières semaines des recharges d’e-liquide à la nicotine. Une étude (2) précise même une concentration « efficace » de 18 mg par millilitre. Ces conditions peuvent permettre un taux d’abstinence à 1 an chez les utilisateurs de e-cigarette (environ 18%) supérieur de 80% à celui observé chez des usagers de substituts nicotiniques classiques (gomme ou patch).
Une revue de la très réputée Cochrane Library (3) de 1.700 études sur le sujet confirme que la majorité des essais sont en faveur de l’efficacité de la cigarette électronique pour le sevrage tabagique vs placebo, même si quelques essais placent l’e-cigarette « à égalité » avec le patch à la nicotine. Cette analyse précise qu’aucun effet secondaire sévère n’est constaté à court terme avec l’e-cigarette. Les utilisateurs de e-cigarette signalent en revanche des réductions de l'incidence de la toux et des mucosités.
De la nicotine sans fumer ? Pour conclure, un rapport très documenté d’experts britanniques (4) intitulé « De la nicotine sans fumer » suggère que quelles que soient encore les zones d’ombres associées au vaping, en particulier le risque de toxicité possible de certains e-liquides, tous les produits à base de nicotine sans tabac, et en particulier les cigarettes électroniques, présentent un potentiel énorme de réduction des méfaits du tabagisme et peuvent contribuer à prévenir l'invalidité et les décès liés à l'usage du tabac.
Du cannabidiol (CBD) sans fumer ? Du sevrage des fumeurs de cigarettes à celui des fumeurs de cannabis, il n’y a qu’un pas.
Ne serait-ce que parce que la consommation de cannabis est généralement combinée au tabagisme, et chez précisément chez 70% des fumeurs de cannabis (5). Il est ainsi bien difficile d’identifier les effets respectifs de ces 2 usages.
Ensuite, parce que le cannabidiol, l’un des deux principes actifs majeurs du cannabis, aujourd’hui autorisé, démontre aujourd’hui des bénéfices, et de plus en plus nombreux au fil des études (6). Largement utilisé dans des indications courantes, comme le stress, l’anxiété et les troubles du sommeil (7), le cannabidiol existe sous de nombreuses formes, dont de eliquide CBD pour cigarettes électroniques, proposé avec différents taux de CBD.
Si la science est moins prolixe sur le sujet, elle suggère (8) que la vaporisation de cannabidiol à des températures plus basses est plus sûre car elle produit de plus petites quantités de substances toxiques que la combustion à chaud d'une cigarette de cannabis. Les utilisateurs récréatifs de cannabis peuvent discrètement « vapoter » des extraits de cannabidiol sans « gêner » les personnes qui les entourent. Il reste quelques risques à documenter : les e-cigs pourraient peut-être constituer une passerelle alternative à la consommation de cannabis pour les jeunes.
Autre réserve, la fabrication de liquides électroniques enrichis en cannabidiol. Cette fabrication nécessite un traitement long et complexe,
c’est pourquoi il est essentiel que les utilisateurs s’adressent à des boutiques en ligne professionnelles, qui précisent les dosages en CBD (9) et conseillent des eliquides adaptés à chaque profil et chaque type d’utilisation.
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