EFFETS INDÉSIRABLES : Quels sont les médicaments les plus toxiques pour le foie?
C’est l’analyse de cas de lésions hépatiques d’origine médicamenteuse, à partir des dossiers de plus de 150.000 patients hospitalisés qui permet à cette équipe du General Hospital, Beijing de proposer, dans le British Journal of Clinical Pharmacology, un premier bilan des médicaments les plus toxiques pour le foie.
Les chercheurs soulignent que le diagnostic de lésion hépatique d'origine médicamenteuse (DILI : drug‐induced liver injury) est complexe et peut impliquer une grande variété de médicaments. L’équipe a donc développé des algorithmes pour identifier les patients victimes de ce type d’effets, pour déterminer l’incidence de ces lésions et préciser leurs facteurs de risque. Les chercheurs ont travaillé notamment à partir des données du système de surveillance et d'évaluation des événements indésirables médicamenteux chinois. Ils ont ensuite mené une étude cas-témoins rétrospective portant sur les médicaments suspects afin d’identifier des facteurs de risque "patients" spécifiques.
Consulter les principaux médicaments identifiés comme à l'origine de lésions hépatiques sévères
Au total, l’analyse a porté sur les données de 156.570 patients hospitalisés.
- 499 cas de lésion hépatique d'origine médicamenteuse ont été recensés, soit un taux d’incidence de ce type d’effet indésirable de 0,32% ;
- parmi les médicaments les plus fréquemment à l’origine de ce type d'effet indésirable sévère, des anti-infectieux, des anticancéreux et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
- l'incidence la plus élevée est constatée avec le voriconazole (antifongique) ;
- parmi les conditions hépatiques les plus fréquentes, figure la cholestase (diminution ou un arrêt de la sécrétion biliaire) avec une durée longue de l’hospitalisation ;
- des conditions préexistantes dont l’hyperlipidémie, la maladie cardiovasculaire, une maladie hépatique préexistante et des antécédents chirurgicaux augmentent le risque de de lésion hépatique d'origine médicamenteuse, respectivement de 88%, 46%, 82% et 31%.
Ainsi, si l’incidence de ces lésions du foie d’origine médicamenteuse est finalement peu fréquente, elle reste « sérieusement sous-estimée », précise l’auteur principal, le Dr DaiHong Guo, de l'hôpital général de Pékin.
Les auteurs recommandent donc de surveiller, en fonction des prescriptions, les patients présentant une hyperlipidémie, une maladie cardiovasculaire, une maladie hépatique préexistante ainsi que des antécédents chirurgicaux.
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