ÉPILEPSIE et conduite automobile

Les crises, dans l’épilepsie, peuvent compromettre la sécurité routière, comme la survie de la personne épileptique. Les experts de L'Académie américaine de neurologie (AAN), de l'American Epilepsy Society (AES) et de l'Epilepsy Foundation of America (EFA), publient aujourd’hui une déclaration de consensus sur les crises d'épilepsie, le permis de conduire et la sécurité automobile. Cette déclaration de consensus, publiée dans la revue Neurology®, stipule notamment la nécessité chez les personnes épileptiques, de faire procéder, par un comité d’experts, à une évaluation individualisée des risques et exiger une période sans crise d'au moins 3 mois avant de conduire.
La personnalisation de l’évaluation pour chaque personne épileptique qui souhaite conduire est une condition essentielle, chaque cas ayant son histoire et ses caractéristiques.
« Conduire procure une indépendance professionnelle et quotidienne, mais le risque d'accident de la route associé aux crises d'épilepsie est légèrement augmenté », précise l'auteur principal, le Dr Benjamin Tolchin, chercheur à l’Université Yale et membre de l'Académie américaine de neurologie. « La plupart des personnes épileptiques peuvent conduire en toute sécurité lorsque leurs crises sont contrôlées par des médicaments. Notre déclaration vise à améliorer la gestion de ce problème personnel, médical et sociétal complexe ».
Parmi les grands principes de la déclaration de consensus :
-
un comité médical consultatif doit procéder à une évaluation individualisée des risques
- et exiger une période sans crise d'au moins 3 mois avant de conduire ;
- l’évaluation doit s’attacher à prendre en compte les caractéristiques de chaque cas ;
- la pratique de la conduite doit être interrompue pendant la diminution progressive d'un médicament et après l'arrêt d'un médicament, en cas d’arrêt total du traitement ;
- la délivrance des permis de conduire devraient être prises par les organismes de réglementation gouvernementaux, plutôt que par les professionnels de santé. Cependant, les médecins et les professionnels de santé devraient être autorisés, mais non contraints, à signaler leurs patients épileptiques, conducteurs, présentant un risque élevé ;
- en effet, une déclaration obligatoire par les professionnels de santé ne permet pas de réduire le nombre d'accidents ni de décès, mais augmente le risque que les personnes épileptiques conduisent sans permis et cachent des informations sur leurs crises à leur médecin ;
- enfin, des moyens de transport alternatifs devraient être mis à disposition par les organismes gouvernementaux pour les personnes épileptiques restreintes dans leurs déplacements par la maladie.
Plus globalement, ce nouveau adopte une approche équilibrée de la sécurité et de l'autonomie des patients et privilégie l'évaluation individualisée des risques tout en garantissant que les organismes de réglementation, et non les professionnels de santé, prennent les décisions de délivrance des permis ». Cependant, la déclaration insiste sur
le rôle clé des comités consultatifs médicaux pour évaluer les risques liés aux crises d'épilepsie au volant.
Les chercheurs n’oublient pas le point de vue du patient, et les notions d’autonomie et de qualité de vie, pour les personnes qui vivent avec l’épilepsie :
« Conduire est un facteur essentiel de qualité de vie, car il aide aussi les personnes épileptiques à assurer un emploi, accéder aux services de santé nécessaires et à rester actifs socialement ».
En conclusion, cette déclaration de consensus pourra donner une première feuille de route aux professionnels de santé et les aider à conseiller leurs patients épileptiques.
Autres actualités sur le même thème
DÉMENCE : Comment le mode de vie peut changer la partie
Actualité publiée il y a 1 année 5 moisAVC : La réadaptation passe par la neuroplasticité
Actualité publiée il y a 2 années 2 moisHAPPINESS THERAPY : Efficace contre la dépendance aux substances
Actualité publiée il y a 6 années 3 semainesINHIBITEURS de la POMPE à PROTONS: Et si l'indigestion menait à la démence?
Actualité publiée il y a 9 années 4 semainesLargement utilisés pour traiter les troubles digestifs, les brûlures d'estomac ou le reflux gastro-œsophagien (RGO), les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP...