EXERCICE et SANTÉ CARDIAQUE : Cœur d’athlète et arythmies
Le Journal of the American College of Cardiology (JACC) consacre tout un numéro spécial à la relation majoritairement bénéfique entre l'exercice et le cœur, tout en abordant la question controversée du « cœur d’athlète » ou comment un exercice trop intense peut, dans de rares cas, mettre aussi le cœur à l’épreuve. Ces données issues de séminaires de spécialistes confirment l'importance de l'exercice pour prévenir et gérer les maladies cardiaques mais mettent aussi en lumière l'impact unique du cœur d’athlète.
La cardiologie du sport est un sujet qui requiert de plus en plus d’attention, alors que l'impact de l'activité physique et de la forme cardiorespiratoire en santé publique est très bien documenté.
« Le domaine de la cardiologie du sport est une sous-spécialité bien établie mais qui évolue rapidement », relève l’auteur principal d’un des articles, Jason C. Kovacic, professeur à l'Icahn School of Medicine du Mount Sinai (New York) : « Compte tenu de l'intérêt croissant pour la cardiologie du sport, de sa pertinence essentielle pour tous les praticiens cardiovasculaires et de l'explosion des connaissances, il devient particulièrement opportun d'accorder une attention particulière et de réunir plus de données sur le sujet ».
L’exercice pour la prévention primaire et secondaire des maladies cardiovasculaires
L’exercice pour réduire le risque cardiovasculaire : les premiers séminaires rappellent la nécessité d'un exercice régulier pour atteindre ou dépasser les directives actuelles en matière d'activité physique afin de réduire le risque cardiovasculaire, en population générale. Les directives les plus récentes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommandent aux adultes d'effectuer au moins 150 à 300 minutes d'exercices aérobiques d'intensité modérée par semaine, 75 à 150 minutes d'exercices aérobiques d'intensité vigoureuse par semaine et 2 séances d'exercices de renforcement musculaire.
Seuls 53 % des adultes des pays riches respectent ces recommandations pour l’exercice aérobique,
et seulement 22 % pour le renforcement musculaire. Les experts rappellent, preuves à l’appui que l'entraînement aérobique à long terme est associé à :
- des modifications de la morphologie cardiaque ;
- peut augmenter la circulation sanguine ;
- réduire les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire tels que la résistance à l'insuline, la tension artérielle, la dyslipidémie et l'obésité.
L’exercice protège contre l’insuffisance cardiaque, notamment avec fraction d'éjection préservée souligne un second séminaire. De nombreuses preuves et depuis longtemps confirment que l'exercice contribue non seulement à réduire le risque d'insuffisance cardiaque mais aussi de décès toutes causes. Les experts émettent l'hypothèse que :
- la forme cardiovasculaire et l'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée sont inversement liées ;
- les impacts d'un mode de vie sédentaire, combinés au vieillissement et à d'autres comorbidités, peuvent contribuer à l'apparition de l’insuffisance cardiaque ;
- les taux d'insuffisance cardiaque commencent à augmenter vers l'âge de 60 ans, avec la prévalence croissante des habitudes de vie sédentaires ;
- l'augmentation de l'activité physique est associée à une plus grande masse cardiaque mais aussi à des volumes d'éjection systolique, à un débit cardiaque et à une consommation maximale d'oxygène, et globalement à moins d'événements cliniques. L'exercice et l'entraînement cardiorespiratoire peuvent ainsi contribuer à une meilleure qualité de vie et peuvent être utilisés comme un mode de prévention efficace de l’insuffisance cardiaque.
L’activité sportive en cas de maladie cardiovasculaire ? L’activité sportive est-elle recommandée chez les patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique et d'autres maladies cardiovasculaires ?
- Les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires héréditaires, telles que la cardiomyopathie hypertrophique, ont toujours été exclues des sports de compétition en raison du risque de mort cardiaque subite. La directive AHA/ACC actuelle de 2020 sur la cardiomyopathie hypertrophique rappelle la nécessité d’une décision partagée clinicien-patient pour déterminer si un athlète atteint de cardiomyopathie hypertrophique peut pratiquer un sport donné en toute sécurité. Chez ces personnes, une approche personnalisée de l'exercice et des sports de compétition, en accord avec le médecin est bien recommandée.
Le cœur de l’athlète, quels défis ? Les effets de l'exercice sont-ils toujours bénéfiques et protecteurs chez les athlètes professionnels et le remodelage cardiaque induit par l'exercice ( ou « cœur d’athlète ») peut-il contribuer au développement d'une arythmie cardiaque ? Les experts s’accordent sur le fait que :
- l’exercice régulier peut favoriser le remodelage du cœur ;
- un remodelage important est rarement associé à des effets cliniques indésirables, tels que la fibrillation auriculaire ou d'autres arythmies.
Seuls les cas extrêmes de cœur d'athlète pourraient évoluer vers une maladie cardiovasculaire mais ces scenarii, extrêmement rares et leurs facteurs spécifiques méritent de plus amples recherches.
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