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EXERCICE : Il éloigne la démence en régulant l'insuline

Actualité publiée il y a 15 heures 12 min 7 sec
Aging Cell
C’est aujourd’hui bien démontré et on ne compte plus les études qui associent l’exercice à une meilleure santé cérébrale et cognitive (Visuel Adobe Stock 599908251)

C’est aujourd’hui bien démontré et on ne compte plus les études qui associent l’exercice à une meilleure santé cérébrale et cognitive. Cependant, cette recherche menée par des neurologues de Université Rutgers (New Jersey) apporte ici, dans la revue Aging Cell les preuves d’une vraie relation de cause à effet : au bout de quelques semaines de pratique seulement, l’exercice a déjà des effets positifs sur les protéines de signalisation de l'insuline du cerveau, ce qui suggère qu’il peut, tout à fait, améliorer directement et très rapidement la fonction cérébrale.

 

Au cœur de la recherche, des cellules spécialisées impliquées dans la façon dont le corps réagit à l'insuline. Ces protéines sont activées dans le cerveau par et après l'exercice ; ainsi, des thérapies mimant ce processus naturel impliquant l'insuline cérébrale pourraient compenser, voire prévenir, la progression de la démence.

 

L’un des auteurs principaux, Steven Malin, professeur de kinésiologie et de santé à la Rutgers, ajoute : « nos travaux suggèrent que l’exercice peut contribuer directement à améliorer la cognition et la mémoire via

la capacité de l’insuline à agir sur le cerveau ».

 

L’étude s’est concentrée sur le rôle des vésicules extracellulaires (VE) neuronales, des cellules spécialisées libérées par le cerveau. Ces VE autrefois qualifiées de « poussière cellulaire » par les scientifiques ont connu un intérêt marqué au cours des 15 dernières années et sont devenues des acteurs importants du monde microscopique du corps humain. En effet les VE facilitent le transport de molécules clés telles que les protéines entre les cellules.

 

L’équipe cible ici les VE produites dans le cerveau qui transportent plusieurs protéines impliquées dans la sensibilité à l’insuline, dont l’une s’appelle Akt.

 

La sensibilité à l’insuline est une mesure de la façon dont le corps réagit à l’insuline, une hormone qui contrôle le taux de sucre dans le sang. Les personnes ayant une sensibilité élevée à l’insuline peuvent utiliser le glucose sanguin plus efficacement dans le corps, comme dans les muscles, ce qui réduit la glycémie. Les personnes atteintes de diabète, dont le principal symptôme est une faible sensibilité à l’insuline ou une résistance à l’insuline, ont des cellules cérébrales moins réactives à l’insuline.

La résistance à l'insuline a des effets négatifs sur la cognition.

L’étude de ces VE isolées dans le sang de 21 participants, âgés en moyenne de 60 ans et atteints de prédiabète, invités à participer à 12 séances d’exercice individuelles, supervisées, de 60 minutes d’intensité modérée à élevée, puis à consommer une boisson glucosée avant et après l’entraînement, révèle que :

 

  • le nombre de VE neuronales transportant des protéines impliquées dans la sensibilité à l’insuline augmente après chaque entraînement, la protéine Akt marquant l’augmentation la plus notable ;
  • l’exercice a ainsi un impact direct et immédiat sur la signalisation de l’insuline via ces VE neuronales, associé à une amélioration clinique de la glycémie ;
  • en d’autres termes, l’exercice améliore la capacité du cerveau à répondre à l’insuline ce qui optimise la fonction neuronale.

 

L’insuline au cœur de la cognition : l’insuline est en effet une hormone de plus en plus reconnue comme impliquée dans la régulation de la cognition. Alors que le prédiabète et le diabète sont des problèmes de santé publique croissants, les niveaux de risque en population générale de maladies neurodégénératives soit de démences telles que la maladie d’Alzheimer, augmentent aussi. L’insuline joue ainsi un rôle crucial dans la formation de la mémoire, la mémorisation, la vitesse de traitement et le fonctionnement des synapses, des structures qui permettent aux cellules cérébrales de communiquer entre elles.

« Si l’insuline est insuffisante dans le cerveau, les cellules cérébrales deviennent dysfonctionnelles, 

elles ne peuvent plus interagir ».

 

En conclusion, c’est par un meilleur contrôle glycémique, aussi, que l’exercice contribue directement à éloigner la démence et à maintenir la cognition.


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