EXERCICE : Les médecins des MSP sont-ils des aventuriers ?
Ils ont en moyenne 50 ans ou un peu plus, sont un tout petit peu plus jeunes que la moyenne des médecins exerçant en France et sont en majorité des hommes et des médecins généralistes. En croisant les données des MSP financées dans le cadre du Plan d'aménagement et de développement du territoire (2010) et les données de l’Ordre des Médecins, il devient possible de mieux qualifier les médecins exerçant dans les Maisons de Santé pluridisciplinaires (MSP) et de mesurer les installations favorisées par le développement de ces structures. il s'agit minoritairement d'installations de jeunes médecins.
Ainsi, les médecins exerçant en MSP sont âgés de 50,3 ans vs 51 ans pour la moyenne nationale, sont à 66% des hommes (vs 57%) et sont environ 2,3 médecins généralistes par structure. Ces médecins exercent tous en libéral ou selon un mode mixte avec une part de salariat en établissement de santé. Les porteurs de projet de MSP sont tous très expérimentés. Enfin, les médecins intégrés aux MSP sont fréquemment d'anciens médecins de la commune, même si les projets de MSP n'intéressent pas tous les médecins généralistes du territoire : certains vont préférer poursuivre leur exercice en cabinet. Enfin, de nouveaux médecins généralistes viennent également s'installer à l'occasion de l'ouverture d'une MSP.
Un appel aux jeunes médecins ? Les données du Commissariat général à l'Egalité des Territoires suggèrent en effet que les MSP permettent d'attirer et de maintenir des médecins, mais elles ne garantissent pas pour autant l'arrivée de professionnels de santé. Ainsi environ 35% des MSP auraient favorisé l'installation de nouveaux médecins sur le territoire. Enfin, faciliter la présence de maitres de stages au sein des MSP reste le moyen de favoriser l'arrivée de jeunes médecins et de garantir le renouvellement des médecins.
Un appel à la coordination ? Si la coordination entre les professionnels de santé des MSP au niveau du plan de soins du patient n'est pas toujours concrète, si les réunions entre professionnels de santé restent peu fréquentes, les enquêtes sur le terrain (CGET) montrent que les MSP développent de plus en plus de partenariats avec les autres acteurs sanitaires présents dans la région. Les effets coordination sont donc bien là mais à l'échelle des territoires.
En conclusion, les MSP contribuent a minima à maintenir une stabilité médicale sur le territoire. Mais elles ne sont pas encore un véritable appel à l'installation, notamment à l'installation de jeunes médecins. Ainsi, certaines structures ouvertes ou en projet cherchent toujours des médecins. Les MSP ne semblent pas, à la lecture de ces données, avoir trouvé non plus tout leur potentiel de coordination interprofessionnelle. Ruralité, déficit d'attractivité, réticence au changement ou désintérêt pour un mode d'exercice plus collégial ? Ce qui semble certain est que la coexistence de différents dispositifs au sein d'un même territoire n'optimise ni leur lisibilité, ni leur attractivité pour les jeunes professionnels de santé.
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