INFIRMIER(E)S : Épuisement professionnel, sécurité et qualité des soins
Cette méta-analyse, menée à la Stanford University, renforce le sentiment d’absence de changements de fond, favorables à l’amélioration des conditions de travail, des médecins et professionnels de santé en ville et à l’hôpital. Cette nouvelle recherche, publiée dans le JAMA Network Open confirme la très forte association entre l'épuisement professionnel des infirmières et la qualité et la sécurité des soins apportés aux patients. Des conclusions qui ne surprennent guère mais ne doivent pas, pour autant, être passées sous silence.
Les chercheurs californiens posent à nouveau la question : quelle est l'ampleur et les modérateurs de l'association entre l'épuisement professionnel des infirmières et la qualité et la sécurité des soins de santé ?
Le syndrome d'épuisement professionnel se caractérise par un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation et un sentiment d'accomplissement personnel diminué. Ce syndrome est réputé comme répandu chez les infirmières. Bien que de précédentes études aient exploré les corrélats de l'épuisement professionnel des infirmières, aucune n'a estimé leur association avec la qualité et la sécurité des soins, la morbidité et la mortalité des patients.
L’étude est une revue systématique et une méta-analyse de 85 études publiées sur le sujet, portant sur un total de 288.581 infirmières. L’analyse des données confirme que l'épuisement professionnel des infirmières est associé à :
-
une réduction de 32 % du « climat de sécurité » des patients et de 47 % du niveau objectif de sécurité des soins ;
- à davantage d'infections nosocomiales, de chutes de patients, d'erreurs de prescription et d'événements indésirables ;
- seule la fréquence des escarres ne semble pas concernée…
- à des taux inférieurs de satisfaction des patients sur la qualité des soins ;
- à une qualité des soins évaluée comme inférieure (de 44 %) par les infirmières elles-mêmes ;
- ces associations restent cohérentes quels que soient l'âge, le sexe, l'expérience professionnelle et le lieu d’exercice des infirmières ;
- concernant les résultats liés à la sécurité des patients, l’association est plus faible pour la sous-composante de faible accomplissement personnel de l’épuisement professionnel que pour l’épuisement émotionnel ou la dépersonnalisation ;
- l’association entre épuisement professionnel et réduction de la sécurité et de la qualité des soins est plus faible lorsque les infirmières ont effectué des études supérieures (spécialisation, doctorat…).
Les chercheurs concluent que « les interventions au niveau des systèmes de soins et contre l'épuisement professionnel des infirmières restent à mener : notamment parce que ces interventions pourraient, aussi, améliorer les résultats des patients ».
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